Le projet de gaz naturel liquéfié (GNL) au Mozambique, porté par TotalEnergies, traverse une crise majeure qui remet en question son avenir. Alors que le pays regorge de ressources énergétiques prometteuses, la violence persistante et les tensions politiques compliquent considérablement la mise en œuvre de ce projet pourtant stratégique.

Lancé avec des ambitions démesurées, le projet de TotalEnergies, évalué à 19,21 milliards d’euros, était censé transformer l'économie du Mozambique. Cependant, depuis une attaque terroriste en mars 2021, orchestrée par un groupe lié à l'État islamique, la situation s'est détériorée, entraînant l'évacuation du personnel et la déclaration d'un cas de force majeure par TotalEnergies. Les nouvelles de la région sont alarmantes, alors que des agences humanitaires rapportent une augmentation des violences et des déplacements massifs de populations.

Les répercussions de l'insécurité sur le projet sont dévastatrices. L'entreprise française souligne que la priorité reste la rétablissement de la paix dans la province du Cabo Delgado, pourtant, certains experts estiment que la situation pourrait encore s'aggraver avant de s'améliorer. Avec des attaques fréquentes qui ciblent même les forces de sécurité, l’espoir d’un retour à la normale semble de plus en plus éloigné.

D'autre part, les finances du projet se révèlent tout aussi problématiques. La banque Export-Import Bank (EXIM) des États-Unis avait accordé un prêt de 4,3 milliards d'euros avec l'approbation de l'administration Trump. Toutefois, sous Joe Biden, les restrictions sur les financements des projets fossiles à l'étranger compliquent considérablement la situation. Si l’ancien président américain revenait au pouvoir, cela pourrait peut-être modifier le cours des événements, mais cela reste incertain.

La période électorale au Mozambique a également entraîné des troubles : le nouveau président Daniel Chapo a pris ses fonctions au milieu de violences post-électorales, ajoutant une couche de complexité à la persistance de la crise sécuritaire. Les tensions politiques non résolues et les protestations des populations locales constituent d'autres défis majeurs pour TotalEnergies.

Le Cabo Delgado, zone riche en ressources naturelles, a le potentiel de changer radicalement l'économie nationale, en fournissant du GNL à l'Europe et à l'Asie. Cependant, l'insécurité et les tensions sociales continuent de retarder les travaux nécessaires pour réaliser ce rêve. La situation actuelle laisse penser que la date d’achèvement prévue pour 2029 semble de plus en plus optimiste.

Bien que le gouvernement du Mozambique reçoive un soutien militaire de nations voisines pour tenter de stabiliser la région, les efforts s'avèrent insuffisants face à la montée des violences. Au sein de la communauté internationale, la nécessité d'une stratégie claire et efficace s’impose pour apaiser cette crise.

Pour les habitants de Cabo Delgado, l'attente de la relance du projet de GNL représente non seulement un espoir de prospérité, mais aussi une lutte pour la sécurité et la coexistence pacifique. En attendant, alors que la situation demeure critique, les incertitudes continuent d'exercer une pression énorme sur le projet et sur l'avenir du Mozambique fait face à un défi historique.