Une alerte face à la fermeture de restaurants

Dans une interview saisissante, Thierry Marx, chef étoilé, décrit une situation alarmante pour la restauration en France. Cet été, les établissements subissent une baisse de fréquentation de 25 à 30 %, avec des fermetures massives et un sentiment d'inquiétude généralisé.

Une crise structurelle révélée par la Covid-19

Marx explique que la crise va bien au-delà des fluctuations saisonnières. Après la pandémie, de nombreux restaurateurs sont aux abois, s'attelant à gérer des coûts d’énergie en hausse insupportables. En 2023, plus de 8 500 établissements ont dû tirer le rideau, car ils n'ont pas pu soutenir des factures d'électricité exorbitantes.

De la gastronomie à la "dégastonomisation"

En visitant des zones rurales, Marx note une triste tendance : davantage de fast-foods et boulangeries industrielles, et de moins en moins de bistrots authentiques. La gastronomie française, pilier de notre culture, est en danger. Pour Marx, protéger nos restaurants, c'est défendre l'identité même de la France.

Équilibrer qualité et prix face à l'augmentation des charges

Les restaurateurs font face à une pression énorme. Pour survivre, ils doivent ajuster leurs tarifs, mais selon Marx, cela doit être fait avec prudence pour ne pas aliéner les clients. Il appelle à un allègement des charges pour les entreprises afin de préserver leur capacité d'offrir de la bonne cuisine.

Pour un label de qualité et un 'fait maison'

Marx prône l'instauration d'un label garantissant qualité et authenticité. Les consommateurs, qu'ils soient locaux ou étrangers, sont prêts à débourser davantage pour des produits soigneusement préparés. La valorisation du 'fait maison' est essentielle pour redonner ses lettres de noblesse à l'artisanat culinaire.

Un appel à l'action : la nécessité d'une loi-cadre

Pour Thierry Marx, il est temps de passer de l'émotion à l'action. Avec d'autres chefs, il exige une loi-cadre pour protéger la gastronomie française. Des rencontres avec des députés et sénateurs sont prévues pour accélérer ce processus crucial.

Une crise de personnel qui s'aggrave

La restauration souffre également d'un manque de personnel, avec 200 000 postes vacants. Cette crise est systémique, influencée par divers facteurs, y compris les salaires insuffisants et la mobilité. Marx insiste sur la nécessité d'améliorer les conditions de travail pour attirer de nouveaux talents, tout en soutenant la formation et les initiatives comme France Travail.