Le cargo chinois Yi Peng est actuellement dans la ligne de mire des autorités danoises, soupçonné d'avoir endommagé les câbles sous-marins de télécommunications Arelion et C-Lion1. Immobilisé depuis un mois dans le détroit de Cattégat, cet énorme navire est minutieusement surveillé par des forces navales danoises et allemandes. Le 7 novembre, intriguant, le Yi Peng a ralenti puis s'est arrêté juste au-dessus de plusieurs câbles sous-marins, ce qui a engendré des soupçons sur ses intentions.

Des experts en robotique sous-marine ont été appelés à la rescousse, et leurs investigations ont révélé une empreinte laissée par une ancre correspondant à la trajectoire du navire. Cela a renforcé les doutes sur son implication dans la coupure des câbles, à la lumière de récentes allégations selon lesquelles l'équipage aurait été incité par la Russie à agir ainsi.

La situation est devenue d'une importance capitale pour la sécurité maritime en Europe, car les infrastructures maritimes deviennent des cibles potentielles pour des attaques hybrides. Cela pousse l'Union Européenne et l'OTAN à renforcer leur coopération dans le domaine de la protection maritime, avec des projets tels que SEACURE (SEabed and Anti-submarine warfare Capability through Unmanned featuRe for Europe) qui vient de voir le jour.

Doté d'un budget de 44 millions d'euros sur une durée de 45 mois, ce projet est dirigé par le groupe français Thales, réunissant 35 industriels et centres de recherche de 13 États membres de l'UE, dont la France, l'Allemagne et les Pays-Bas. Ce projet est une avancée significative dans le cadre du Fonds européen de défense, après le projet SEANICE.

SEACURE vise à développer un système intégré capable d’exécuter des opérations autonomes de lutte anti-sous-marine. Thales a souligné l'importance de se doter de capacités avancées pour détecter et contrer les menaces sous-marines grâce à une combinaison de drones aériens, de surface et sous-marins.

En plus de mettre l'accent sur la protection des câbles sous-marins, SEACURE propose également des solutions innovantes telles qu’un concept d’engagement contre des intrus hostiles, utilisant des torpilles anti-torpilles. Un développement qui pourrait révolutionner les opérations navales européennes.

Cette initiative arrive à un moment où la vigilance est de mise, les tensions géopolitiques croissantes suggèrent que de tels projets ne sont pas seulement une nécessité, mais une urgence. Alors que les infrastructures maritimes jouent un rôle crucial dans l'économie mondiale, la sécurité de ces installations stratégiques est désormais au cœur des préoccupations des nations européennes. Reste à voir comment ce projet se déroulera face à des événements toujours plus imprévisibles.