Tensions croissantes : la grande distribution tire la sonnette d'alarme face aux industriels
2025-01-13
Auteur: Marie
Les négociations commerciales annuelles entre les grandes surfaces et les industriels ont débuté dans un climat tendu, exacerbé par une inflation persistante qui impacte le pouvoir d'achat des Français. Face à des demandes de hausses tarifaires qui atteignent jusqu'à 8 %, les distributeurs dénoncent des pratiques qu'ils jugent injustifiables et préoccupantes.
Une augmentation injustifiable selon Intermarché
Thierry Cotillard, président d'Intermarché et du groupement Les Mousquetaires, n'a pas hésité à critiquer les industriels lors d'une récente interview sur France Info. À l'ouverture de ces négociations cruciales, il a évoqué des hausses tarifaires considérées comme "totalement déconnectées de la réalité économique". Ces discussions, qui se tiennent de décembre à mars, sont déterminantes pour établir les conditions d'achat des produits alimentaires pour l'année à venir.
Pour 2025, la grande distribution espérait une tendance à la baisse des prix après une période de forte inflation. Cotillard souligne que les coûts de production, notamment ceux du gaz et des matières premières agricoles, sont en recul, à l'exception notoire du beurre et du cacao. Il accuse certaines grandes marques de vouloir maintenir leurs marges pour "nourrir le dividende des actionnaires", tout en félicitant les PME dont les demandes d'augmentation des prix ne dépassent pas 2,8 %.
Inquiétudes partagées par d'autres acteurs
Dominique Schelcher, président de la Coopérative U, a également tiré la sonnette d'alarme sur ces hausses tarifaires. Lors de son intervention sur RMC, il a confirmé que certains industriels réclamaient des augmentations pouvant atteindre des chiffres à deux chiffres, ignorants la baisse récente des prix sur des ingrédients clés comme le sucre et l’huile de colza.
Les consommateurs en quête d'économies
Cette inflation prolongée a modifié les comportements d'achat des Français, les incitant à se tourner vers des produits plus accessibles et à privilégier l'essentiel. Les fêtes de fin d'année, par exemple, ont été marquées par un changement de tendance, avec une demande accrue pour des produits comme les plateaux de raclette et une chute notable des ventes de produits plus luxueux, tel que les fruits de mer.
Un avenir incertain mais des espoirs de baisse
Alors que les négociations commerciales se poursuivent jusqu'au 1er mars, les distributeurs espèrent redresser la situation en obtenant des diminutions de prix. Michel-Edouard Leclerc, président d'E.Leclerc, a également critiqué ce qu'il considère comme "une inflation spéculative" et s'est engagé à rechercher des baisses de prix afin d'aider les consommateurs à conserver leur pouvoir d'achat.
Avec la possibilité de tensions sur des produits comme le café, les grandes surfaces demeurent fermes sur leur exigence : pour relancer la consommation et répondre aux besoins des ménages, il est impératif de réévaluer les stratégies tarifaires des grands groupes industriels. Ces prochaines semaines promettent d'être décisives pour l’avenir des prix dans les rayons et, plus largement, pour la vie quotidienne des Français.