Les récentes manœuvres militaires de la Chine autour de Taïwan surviennent après que Lai Ching-Te, le vice-Président taïwanais, a qualifié la Chine de "puissance étrangère hostile". Cette déclaration a suscité une vive réaction de Pékin, qui considère Taïwan comme une province renégate et n'exclut pas l'usage de la force pour réintégrer l'île.

Depuis près de trois ans, la Chine intensifie ses exercices militaires en soutenant une pression militaire et politique sur Taïwan. Le commandement oriental de l'armée chinoise a affirmé que ces exercices sont axés sur des "patrouilles prêtes au combat en mer et dans les airs, frappant des cibles maritimes et terrestres, et imposant des contrôles de blocus dans des axes clés".

Taipei a fermement rejeté ces revendications territoriales de Pékin, soulignant son droit à l'autodétermination. La présidence taïwanaise a déclaré que la Chine est "largement perçue par la communauté internationale comme un faiseur de troubles". Les responsables taïwanais se disent confiants dans leur capacité à se défendre.

Des sources gouvernementales taïwanaises ont rapporté que plus de dix navires de guerre chinois se sont approchés des eaux taïwanaises, incitant Taipei à déployer ses propres forces navales en réponse. Bien que ces mouvements soient considérés comme provocateurs, il n'y a eu aucun rapport d'engagement réel de la part de l'armée chinoise.

Le ministère taïwanais de la Défense a également condamné l'intrusion d'un groupe de porte-avions chinois dans sa zone de réponse, activant ainsi ses systèmes de missiles terrestres en conséquence. Un responsable sécuritaire a suggéré que la Chine cherche à éviter une confrontation directe avec les États-Unis, notamment en raison de discussions commerciales en cours entre Washington et Pékin. "Taiwan est devenu un prétexte pour ces exercices militaires", a-t-il déclaré.

L'ambassade des États-Unis à Taïwan a réaffirmé le soutien continu de Washington envers l'île, en imputant à Pékin la responsabilité des menaces pesant sur la sécurité régionale. En réponse à ces tensions, l'armée chinoise a diffusé des vidéos de propagande illustrant ses capacités militaires, avec des images de navires de guerre et d'avions de chasse encerclant Taïwan.

Une vidéo particulièrement controversée a montré Lai Ching-Te caricaturé sous la forme d'un insecte, manipulé par des baguettes au-dessus d'une Taïwan en flammes, qualifiant le vice-président de "parasit" de l'île. Cette rhétorique provocatrice, selon le ministre taïwanais de la Défense, Wellington Koo, est contre-productive et met en lumière l'approche agressive de la Chine.

Les tensions en Asie, et particulièrement autour de Taïwan, continuent d’inquiéter les analystes géopolitiques, qui craignent une escalade qui pourrait avoir des conséquences dramatiques pour la stabilité régionale. Les observateurs soulignent l'importance d'éventuels dialogues diplomatiques pour désamorcer les tensions, mais le chemin semble semé d'embûches en raison des positions fermes des deux parties.