C'est un prix redouté par les entreprises : les Cactus de la consommation décernés par 60 Millions de Consommateurs. Pour la huitième année consécutive, l'association a mis en lumière les comportements inacceptables d'un certain nombre d'entreprises envers leurs clients. Annoncée le 26 décembre, cette édition a révélé une concurrence serrée entre les nominés, dont les pratiques soulèvent des inquiétudes quant à la santé et à la sécurité des consommateurs.

Temu : Quand la Vente en Ligne Devient Risquée

Le prestigieux Cactus d'or 2024 a été attribué à Temu, une plateforme de vente en ligne chinoise, qui a fait ses débuts en Europe il y a à peine 18 mois et compte déjà 90 millions de clients. Lionel Maugain, responsable de la rubrique argent, souligne plusieurs problématiques associées à Temu : des produits peu fiables, dont certains peuvent être effectivement dangereux, notamment des cosmétiques. Il mentionne des crèmes solaires prétendant offrir un indice de protection 50, alors qu'elles ne fournissent qu'un indice de 1,6. En outre, des études mettent en lumière des pratiques intrusives liées à la collecte des données personnelles des utilisateurs. Dès l'installation de l'application, elle est accusée de siphonner les informations personnelles, dont l'utilisation reste floue.

Nestlé et la Tromperie des Eaux Minérales

Le Cactus d'argent a été décerné à Nestlé en raison des pratiques indélicates entourant ses eaux minérales, telles que Vittel, Contrex et Hépaar. Bien que ces marques soient perçues comme synonymes de pureté, des enquêtes, menées par des organismes comme Radio France et Le Monde, ont montré que ces eaux subissaient des traitements pour des raisons de sécurité. En réalité, pour pouvoir se vanter du label "minérales naturelles", elles ne devraient être ni traitées ni modifiées, mais des preuves indiquent des contaminations et des traitements négligés, entraînant une tromperie sur la qualité. Au final, les consommateurs paient un prix très supérieur à celui de l'eau du robinet sans en être informés.

Stellantis et les Airbags Défectueux

La troisième place est occupée par Stellantis, qui regroupe des marques emblématiques comme Citroën et Peugeot. L'entreprise reçoit le Cactus de bronze en rapport avec le scandale des airbags Takata, qui ont été reconnus comme défectueux depuis 2015. Malgré cette connaissance, Stellantis a continué, jusqu'à un rappel massif en 2024, à équiper ses véhicules avec ces dispositifs dangereux. Environ 246 000 propriétaires de modèles comme les C3 et DS3 ont reçu des recommandations pour cesser de conduire leur voiture et solliciter un recours pour remplacer les airbags défectueux. Malheureusement, la logistique de Stellantis n'a pas été à la hauteur des attentes, laissant de nombreux automobilistes dans la nécessité de poursuivre l'utilisation de leurs véhicules en dépit des risques encourus. Ces décisions ont exposé les consommateurs à des dangers inconsidérés, énonçant ainsi l'ampleur des enjeux de sécurité en matière d'industrie automobile.

Ces révélations soulèvent des questions cruciales sur la responsabilité des entreprises envers leurs clients et la nécessité d'une réglementation plus stricte pour protéger les consommateurs.