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TEMOIGNAGES. "Foncia : confiance perdue, batailles en vue !" Des propriétaires se livrent sur leurs mésaventures avec le géant de l’immobilier

2024-12-29

Auteur: Louis

Au fil des années, Gabrielle Rebesco, technicienne à la retraite, a involontairement développé des compétences d'expert-comptable. "Avec Foncia, c’est simple : aucune confiance n'est possible. Nous devons examiner chaque facture et ligne comptable, et faire front ensemble avec les autres copropriétaires pour résister," déclare cette habitante de Castelnau-d’Estrétefonds (Haute-Garonne).

La présidente du conseil syndical des Balcons d’Amélie mène une lutte sans relâche contre le géant immobilier. Selon elle, les 30 copropriétaires ont non seulement payé les charges d’eau, mais également les coûts d’une pompe de relevage qui sert un parc de plus de 70 logements. "Notre combat a déjà permis d’obtenir 28 000 euros de régularisations pour 2023-2024, mais nous voulons récupérer tous les trop-perçus des années précédentes. Pour cela, un audit indépendant s'impose, mais il est difficile de trouver un expert-comptable prêt à affronter Foncia," ajoute-t-elle.

"Adieu, Foncia !"

Le groupe immobilier a exprimé son soutien à l'initiative de l'audit et pourrait même accepter de financer le professionnel choisi, probablement dans le but d'améliorer son image et de limiter les pertes financières. Les Balcons d’Amélie prévoient de changer de syndic à la fin de leur contrat, le 31 mars 2025.

Dans un autre quartier de Toulouse, le "parc Rangueil 2" a déjà pris la décision de se séparer de Foncia à cause d’une gestion jugée chaotique et de surfacturations répétées. Pierre Badruna, président du conseil syndical, précise : "Bien que nous ayons résolu certains des principaux litiges concernant les surfacturations, d’autres dossiers restent pendants. Par exemple, une entreprise a été facturée trois fois pour un montant de 968 euros, et cela a pris des mois pour obtenir une régularisation. La rotation fréquente du personnel chez Foncia nuit au suivi des dossiers."

Cette situation a conduit d'autres copropriétés à envisager sérieusement de changer de syndic, fatiguées de payer des charges exorbitantes. Un couple de propriétaires raconte : "Nous avons un appartement de 70 m² dans un vieil immeuble, mais bien isolé. Nous payons ensemble 375 € de charges par mois ! L’eau chaude nous coûte 60 € le mètre cube, alors que la moyenne nationale se situe entre 7 et 10 €. De plus, nos dépenses de chauffage atteignent environ 1800 € par an pour deux personnes, alors que certains amis paient cette somme pour un trimestre dans des logements similaires. Tout le monde est d’accord : il est temps de dire adieu à Foncia !"

Cette récurrence des plaintes envers Foncia soulève des interrogations sur la gestion des syndics immobiliers en France, notamment en ce qui concerne la transparence et la responsabilité financière. Plusieurs associations de consommateurs commencent à s'impliquer pour venir en aide aux copropriétaires récemment lésés, espérant ainsi prévenir de futurs abus. La colère gronde, et la confiance envers les géants de l’immobilier semble s'évanouir.