Syrie : Trump dénonce le « contrôle inamical » de Damas par la Turquie d’Erdogan
2024-12-17
Auteur: Michel
Avant même son investiture prévue le 20 janvier prochain, Donald Trump se plonge déjà dans les enjeux brûlants de la politique internationale. Le président élu des États-Unis a récemment exprimé son opinion concernant le changement de régime à Damas, suscitant des réactions dans le monde entier.
Lors d'une conférence de presse, Trump a qualifié la prise de contrôle par la Turquie de « inamicale », accusation qui survient alors que des groupes rebelles, soutenus en partie par Ankara, ont réussi à renverser le régime de Bachar al-Assad. Trump a, par ailleurs, qualifié Assad de « boucher », soulignant la brutalité du régime en place.
Dans ses déclarations, le futur président a également loué l'intelligence et la détermination de Recep Tayyip Erdogan, le président turc. Il a noté que « la Turquie a réalisé un contrôle inamical sans beaucoup de pertes humaines », une affirmation qui met en lumière la manière parfois violente dont la Turquie a exercé son influence sur le nord-ouest syrien.
Effectivement, depuis 2016, la Turquie maintient une présence significative dans cette région, cultivant des relations avec des groupes comme Hayat Tahrir al-Sham (HTS), anciennement lié à Al-Qaïda, et souvent considéré comme terroriste par divers pays occidentaux. Le ministre turc de la Défense, Yasar Güler, a récemment indiqué que la Turquie était prête à fournir une aide militaire au nouveau gouvernement syrien, sous condition d'une demande de ce dernier.
La lutte contre les combattants kurdes
Un des objectifs prioritaires de la Turquie en Syrie est de contenir les forces kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG), lesquels sont perçus comme une menace. Erdogan a toujours vu dans les YPG une extension du PKK, entité considérée comme terroriste par Ankara. Cette position turque place le pays en désaccord direct avec l’administration Biden, qui considère les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les YPG, comme essentielles pour empêcher le retour des djihadistes de l'État islamique.
Les FDS ont mené les combats contre l'EI dans ce qui représentait ses derniers bastions en Syrie avant la défaite de ce groupe extrémiste en 2019. Alors que la Turquie cherche à renforcer son influence en Syrie et à contrer les forces kurdes, une tension croissante se dessine dans la relation entre Ankara et Washington, rendant la situation encore plus volatile dans cette région déjà troublée.
Cette situation complexe montre que les enjeux en Syrie ne se limitent pas seulement à un conflit interne, mais impliquent des alliances internationales et des stratégies géopolitiques qui pourraient façonner l'avenir du pays et de l'ensemble de la région.