Syrie : Les chancelleries s'efforcent de dialoguer avec le nouveau régime islamiste
2024-12-16
Auteur: Léa
Une semaine après la chute de Bachar el-Assad, les chancelleries étrangères adoptent une nouvelle approche pour établir un contact avec le nouveau pouvoir islamiste en Syrie. Ce changement survient alors que la coalition de groupes rebelles, Hayat Tahrir al-Cham (HTC), a réussi à prendre le contrôle de Damas.
Rencontre marquante avec l’ONU
L'envoyé spécial de l'ONU, Geir Pedersen, a fait une visite très attendue en Syrie pour rencontrer Abou Mouhammad al-Jolani, le leader du HTC, afin d'évaluer les besoins humanitaires pressants du pays. Cette rencontre est particulièrement significative car elle marque la première visite d’un haut responsable de l’ONU depuis le départ précipité d’Assad en Russie. Pedersen a souligné la nécessité d'augmenter l'aide humanitaire pour la population et les réfugiés souhaitant regagner leur pays.
Les enjeux d'une transition politique
Pedersen a également insisté sur l'importance d'une transition politique « crédible et inclusive », conforme aux principes de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette résolution, adoptée en 2015, appelle au respect de la souveraineté syrienne et souligne la nécessité d'un règlement politique.
La réaction des puissances occidentales
Suite à ces développements, plusieurs pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, et la France, ont commencé à engager des dialogues avec le nouveau pouvoir. La France, par exemple, a annoncé l'envoi d'une mission diplomatique à Damas, marquant le premier contact officiel en 12 ans. De son côté, le Qatar a rouvert son ambassade à Damas.
Appels à la paix dans un contexte tendu
Alors que les tensions persistent dans le pays, les Kurdes syriens ont lancé un appel à l'arrêt complet des hostilités afin d'initier un dialogue national. Parallèlement, des groupes armés soutenus par la Turquie intensifient leurs offensives contre les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie.
Une nouvelle ère pour la Syrie?
Avec la chute d'Assad, le nouveau Premier ministre, Mohammad al-Bachir, a promis de garantir les droits de tous les Syriens. Les écoles et les universités commencent à rouvrir, et des célébrations religieuses reprennent, indiquant un désir de revenir à une certaine normalité après des années de guerre. Une habitante de Damas exprime l'espoir d’un avenir meilleur, bien que des découvertes macabres continuent de surgir, témoignant des atrocités passées du régime déchu.
Israël s'invite dans le jeu
Israël, de son côté, reste actif en approuvant un projet d'expansion dans le Golan annexé, tout en affirmant ne pas vouloir rentrer en conflit direct avec la Syrie. Des frappes israéliennes récentes sur des cibles militaires en Syrie soulèvent également des inquiétudes, illustrant que la région reste électrisée et instable.
Alors que le monde observe la Syrie avec une attention renouvelée, la question de l'avenir du pays et des droits de ses citoyens demeure essentielle. La communauté internationale est dans l'attente de voir comment la nouvelle échelle du pouvoir islamiste va gérer les multiples défis qui se posent.