En 2021, la Direction générale de l’armement (DGA) a passé commande à Survey Copter, une filiale d’Airbus, pour 11 systèmes de mini-drones aériens embarqués pour la Marine nationale (SMDM). Chacun de ces systèmes comprend deux drones Aliaca et une station de contrôle, dans le cadre d'une initiative visant à renforcer les capacités opérationnelles des frégates de surveillance et des patrouilleurs de haute mer (PHM).

Facilement déployable en moins de quinze minutes grâce à une catapulte, le drone Aliaca offre une autonomie de 3 heures et un rayon d’action de 27 nautiques. Alimenté par un moteur électrique, il transmet en temps réel des images et des données recueillies pendant sa mission. À la fin de chaque mission, il est récupéré efficacement via un filet.

Lors d'une évaluation opérationnelle (EVALOPS) menée par le Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l'aéronautique navale (CEPA/10S) sur le PHM « Commandant Bouan », les résultats de l'Aliaca ont été très concluants. Grâce à son utilisation, l’équipage a intercepté 4,7 tonnes de cocaïne sur un cargo et a localisé un pétrolier détourné par des pirates dans le golfe de Guinée.

La Marine nationale a souligné l'importance de l’Aliaca, permettant au PHM de surveiller une vaste zone tout en investiguant des cibles éloignées, ce qui augmente considérablement l’efficacité des missions. En 2022, la DGA a annoncé une nouvelle commande de 15 SMDM pour un montant de 30 millions d'euros.

Aujourd'hui, l'un des enjeux reste le mode de lancement et de récupération de l’Aliaca. Le capitaine de vaisseau Johann Eidesheim a exprimé des préoccupations quant à la convivialité de l'équipement. En réponse à ces limites, la Marine nationale souhaite désormais disposer d'une version à décollage et atterrissage verticaux (VTOL) de l'Aliaca.

Lors du salon SOFINS (Special Operations Forces Innovation Network Seminar) qui s'est tenu au camp de Souge en avril, Survey Copter a présenté cette nouvelle version VTOL. Des vols de démonstration ont été réalisés avec succès, en environnement terrestre et maritime, et des tests supplémentaires sont prévus entre fin 2024 et début 2025.

Le modèle Aliaca VTOL pèse 27 kg et dispose d'une envergure de 3,5 mètres. Doté de quatre hélices, il peut décoller et atterrir verticalement tout en maintenant une propulsion en mode voilure fixe pendant les missions. Il existe en deux variantes : l'Aliaca VTOL Evo, avec une endurance de 3 heures et une portée de 50 km, et l'Aliaca VTOL ER, offrant une autonomie impressionnante de 6 heures avec une portée de 80 km.

Un des atouts majeurs du drone est sa caméra électro-optique/infrarouge (EO/IR) de haute performance GX5, ainsi qu'un Système d'Identification Automatique (AIS) capable de détecter des navires dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres.

L’Aliaca VTOL est donc destiné à accomplir des missions variées et exigeantes, tant en milieu terrestre que maritime, apportant une assistance précieuse aux opérations spéciales et à la surveillance tactique sans nécessiter d’infrastructures complexes de lancement et de récupération. La Marine nationale semble ainsi tirée vers le haut grâce à ce nouvel outil technologique, renforçant son efficacité face à des enjeux de sécurité nationale de plus en plus pressants.