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Sous la pression de Trump, l'UE adopte un cap résolument pro-business

2025-01-29

Auteur: Julie

En plein bouleversement économique, l'Union européenne a révélé une feuille de route ambitieuse visant à redynamiser la compétitivité européenne. Présentée mercredi, cette "boussole de compétitivité" fait des entreprises une priorité sous la présidence d'Ursula von der Leyen, qui a récemment mis l'accent sur le besoin urgent de relancer l'innovation en Europe. Ceci survient dans un contexte où les États-Unis et la Chine ont pris une avance considérable, notamment dans le domaine numérique.

Les récentes déclarations de Donald Trump sur le protectionnisme et ses investissements colossaux dans l'intelligence artificielle ont poussé l'UE à agir. "Il est crucial de relancer notre moteur de l'innovation", a insisté von der Leyen, tout en garantissant que les engagements environnementaux du Pacte Vert demeurent intouchés. Les objectifs climatiques de l’UE, tels que la neutralité carbone d’ici 2050, restent au cœur des priorités.

Cependant, la compétitivité implique également des réformes lourdes. De nombreuses législations européennes seront revues pour diminuer le fardeau administratif des entreprises, un défi que des ONG, comme Friends of the Earth, dénoncent comme un risque pour les protections essentielles des citoyens et de l'environnement. À l'opposé, des organisations patronales comme BusinessEurope saluent l'initiative comme un signal de renforcement économique.

Face à la crise énergétique exacerbée par la guerre en Ukraine et l'arrêt des importations de gaz russe, l'UE doit absolument diversifier ses sources d'énergie. À Davos, von der Leyen a souligné l'importance d'augmenter la production d'énergies renouvelables tout en reconnaissant le rôle croissant du nucléaire, un sujet anciennement controversé. Des mesures telles que la facilitation des contrats d'achat d'électricité à long terme et l'expansion des infrastructures de stockage d'énergie sont prévues.

Le vice-président de la Commission, Stéphan Séjourné, met l'accent sur des aides publiques "ciblées" pour favoriser la transition verte des industries, visant notamment les plus grands émetteurs de CO2 en Europe.

Dans le secteur technologique, où l’innovation exige des budgets colossaux, le besoin de fusions pour créer de réels champions européens devient pressant. Mario Draghi a suggéré d’adapter les régulations concernant les fusions pour mieux tenir compte de leur impact positif sur l'innovation, plutôt que de se contenter d'évaluer l'effet sur les prix.

De plus, l'UE prévoit de rouvrir des mines de métaux rares pour diminuer sa dépendance extérieure, en particulier vis-à-vis de la Chine, ce qui suscite souvent des inquiétudes environnementales au niveau local.

La stratégie inclut également la création d'une plateforme d'achat collectif de matières premières stratégiques pour favoriser l'accès à des ressources cruciales à une échelle européenne, et le lancement prochain d'une "préférence européenne" dans les marchés publics pour technologies critiques. Cela pourrait booster la création d'emplois et attirer davantage d'investissements.

Le marché unique européen, qui a propulsé de grands acteurs industriels, souffre d'inefficacités dues à des réglementations nationales. L'UE s'engage à abattre ces barrières pour unifier le marché des capitaux européens, un enjeu crucial alors que les start-ups locales peinent à lever des fonds comparables à leurs concurrentes américaines.

Ursula von der Leyen a promis des mesures concrètes, y compris de nouveaux produits d'épargne et d’investissement européens, pour stimuler l'économie et renforcer la compétitivité sur le plan mondial.