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Soumission Chimique : Les Médecins Face à un Défi Crucial

2024-09-27

Auteur: Marie

La notion de « soumission chimique » a récemment pris une ampleur considérable dans le débat public, surtout suite au procès très médiatisé des viols de Mazan. Cette affaire tragique met en lumière la souffrance de Gisèle Pelicot, victime de viols perpétrés par son mari et d'autres hommes, après avoir été droguée à l'aide d'anxiolytiques. Malgré des années de douleur et de violences, les signes cliniques tels que pertes de mémoire et problèmes gynécologiques n'ont pas conduit à une identification claire des agressions dont elle a été victime.

La gravité des faits nous pousse à réfléchir sur le rôle des médecins dans le repérage de telles violences. Cependant, la question demeure : « Comment envisager l'impensable ? » De nombreux médecins généralistes avouent leur méconnaissance sur le sujet. Emeline Pasdeloup, coresponsable d'un groupe de travail au Collège de médecine générale, affirme : « Nous sommes à la croisée de deux thématiques sensibles : la santé sexuelle et les violences. » Cela devient particulièrement difficile lorsque la patiente ne vient pas pour aborder ces sujets, ou lorsqu'elle est accompagnée de son conjoint.

La soumission chimique, définie par l'ANSM comme l'administration de substances psychoactives à des fins criminelles sans le consentement de la victime, a pour conséquence de plonger beaucoup de victimes dans une amnésie partielle ou totale. Cela complexifie encore plus la problématique du repérage.

Pour ce qui est du nombre de cas de soumission chimique, il est alarmant de constater que l'évaluation est délicate. En 2022, 1 229 "agressions facilitée par les substances" ont été signalées à l'ANSM, dont 97 cas jugés "vraisemblables" de soumission chimique. Les experts rapportent une montée en flèche des signalements, étroitement liée à l'augmentation de la parole libérée sur les réseaux sociaux.

En parallèle, la vigilance médicale est cruciale. Les médecins doivent être davantage formés pour détecter les signes de soumission chimique et agir rapidement pour protéger leurs patients. Cela soulève une question essentielle : sommes-nous vraiment préparés pour faire face à ces crimes odieux et aider les victimes à retrouver leur voix ? La réponse à cette question pourrait bien transformer notre approche face à ces violences, et faire de nous des alliés pour les personnes touchées par de telles atrocités.