Nation

Sophie Primas : "Le racisme anti-blanc existe, et je n'en ai pas honte"

2025-03-23

Auteur: Louis

La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a provoqué une onde de choc lors de son intervention sur le plateau du "Grand rendez-vous" de CNews/Europe 1, dimanche 23 mars. Elle a affirmé n'avoir "pas de pudeur" à parler d'un racisme anti-blanc qui, selon elle, est bien présent en France. En évoquant ses expériences personnelles, elle a témoigné des insultes subies par sa fille au lycée, illustrant ainsi, selon elle, la réalité de ce phénomène.

"Le racisme est universel, il touche toutes les origines, qu'elles soient françaises ou étrangères", a insisté Sophie Primas. Cette déclaration survient dans un contexte où le concept de racisme anti-blanc est souvent utilisé par certains partis de droite et d'extrême droite, qui soutiennent qu'il est minoré dans le débat public.

Cependant, cette notion est fortement contestée par de nombreux sociologues. Des experts, comme le professeur Eric Fassin, plaidant que la majorité des discours politiques ne reflètent pas les véritables dynamiques raciales. En 2018, il avait souligné le caractère systémique du racisme dirigé contre les personnes non blanches, précisant qu’il existe une disparité marquée entre les discours scientifiques et ceux tenus dans la sphère publique.

Selon les recherches réalisées, les expériences sociales varient considérablement selon les groupes. Le sociologue a affirmé : "Je ne perçois pas de discours anti-blancs dans la sphère politique, ni de discrimination dans l'emploi ou le logement à l'égard des Blancs."

Jean-Luc Primon, coauteur d'une étude publiée par l'Institut national des études démographiques, a également mis en avant que la population blanche est souvent moins préoccupée par le racisme, avec seulement 15 % des individus de ce groupe se déclarant victimes d'actes racistes au cours de leur vie, comparé à 60 % des descendants d'immigrés d'Afrique subsaharienne.

Ce débat, qui continue d’alimenter les tensions en France, soulève des questions fondamentales sur la perception et la réalité des discriminations raciales. Alors que Sophie Primas déclare sans ambages sa position sur cette thématique délicate, les sociologues rappellent les nuances nécessaires dans l’analyse du racisme contemporain.