Santé

Sidaction 2025 : Un cri d'alarme face aux coupures budgétaires américaines menaçant la lutte contre le VIH

2025-03-21

Auteur: Julie

Le Sidaction 2025 lance un appel urgent pour intensifier la recherche contre le VIH, alors que les récentes coupures budgétaires décidées par l'administration Trump mettent en péril les avancées contre le sida à l'échelle mondiale. Florence Thune, directrice générale de Sidaction, a déclaré à l'Agence France-Presse : « Les décisions américaines rétrogradent notre lutte contre le VIH de vingt ans, c'est un cri d'alarme ! »

L'événement caritatif, qui se déroulera du 21 au 23 mars 2025, est soutenu par une trentaine de médias. Thune insiste sur l'importance de financer la recherche, espérant ainsi, un jour, libérer les personnes vivant avec le VIH d'un traitement à vie. Actuellement, bien qu'il soit possible de mener une vie saine avec un traitement, il n'existe toujours pas de guérison pour le sida.

Les dons récoltés lors du Sidaction sont primordiaux et permettent de financer des recherches, des soins, et des programmes d'aide pour les personnes vivant avec le VIH, tant en France qu'à l'étranger. Pour l'édition 2024, le Sidaction a réussi à réunir 3,87 millions d'euros, un montant comparable à l'année précédente.

Cependant, les répercussions des coupes budgétaires américaines sont alarmantes. Selon Thune, certaines associations partenaires, notamment en Afrique de l'Ouest et du Centre, subissent des réductions budgétaires significatives, allant de 30 % à 50 %. Cela entraîne des arrêts dans la distribution de préservatifs, de dépistages et de prescriptions de PrEP (prophylaxie pré-exposition).

Jean-Michel Molina, infectiologue, met en garde : « 90 % des traitements de la PrEP à travers le monde sont financés par les États-Unis. Nous risquons un retour rapide de l'incidence du VIH dans plusieurs pays. »

Des centaines de spécialistes, dont la prix Nobel Françoise Barré-Sinoussi, ont exprimé leur préoccupation, soulignant que ces coupures pourraient entraîner la mort d'environ six millions de personnes au cours des quatre prochaines années si les financements internationaux ne sont pas rétablis.

En France, les défis demeurent. Actuellement, environ 200 000 personnes vivent avec le VIH, et en 2023, près de 5 500 nouvelles séropositivités ont été recensées, avec une proportion inquiétante de découvertes chez les plus de 50 ans. Thune évoque également les croyances erronées qui subsistent, notamment parmi les jeunes, où un sondage révèle que 42 % croient encore que le VIH peut être transmis par un baiser.

Malgré les progrès considérables réalisés ces dernières décennies, près de 40 millions de personnes vivent toujours avec le VIH dans le monde, dont un quart sans accès à un traitement. Chaque année, plus de 600 000 personnes meurent des suites du sida. Le chemin vers l'éradication du virus d'ici 2030 devient de plus en plus incertain, notamment à cause des impacts de la politique américaine. Cependant, il est crucial de rappeler que d'autres acteurs internationaux, comme l'Union Européenne, continuent de soutenir activement les projets de lutte contre le VIH.