Des Menaces pour Éteindre la Contestation

Face à une vague de contestation inédite depuis plus de cinq mois, le président serbe, Aleksandar Vucic, multiplie les pressions et menaces pour tenter de réduire au silence les voix dissidentes. Le mardi 15 avril, lors d'une session à Belgrade, le Parlement a débuté l'examen d'une proposition visant à former un nouveau gouvernement, destiné à remplacer celui qui a démissionné en janvier dernier sous la pression incessante des manifestants.

Un Nouveau Premier Ministre Controversé et Loyal

Duro Macut, l'homme désigné comme futur Premier ministre, a défendu le nouveau cap du gouvernement en déclarant : « La Serbie est épuisée par les blocages ». Critiquant les mouvements de protestation, il affirmait que certains déniaient aux citoyens le droit fondamental à une vie normale. Bien que Macut soit un endocrinologue respecté, il n'a aucune expérience politique connue, soulevant des interrogations sur sa nomination, apparemment choisie pour sa loyauté envers Vucic et son statut d'expert.

Un Ministre de l'Éducation Pro-Vucic

Le ministre de l'Éducation, Dejan Vuk Stankovic, fera également partie de ce nouveau gouvernement. Cet ancien commentateur sur les chaînes de télévision progouvernementales s'est fait connaître par ses critiques publiques du mouvement étudiant, particulièrement depuis la tragédie survenue à Novi Sad. Cet incident, qui a coûté la vie à seize personnes, est devenu le symbole accablant de la corruption systémique qui gangrène la Serbie.

Une Situation Évolutive en Serbie

Alors que la contestation ne montre aucun signe d'affaiblissement, la situation politique en Serbie reste volatile. Les jeunes et les manifestants continuent de revendiquer une véritable lutte contre la corruption, espérant que le nouveau gouvernement réagira face à leurs attentes. Les jours à venir pourraient s'avérer décisifs pour l'avenir de la démocratie en Serbie et la pérennité du pouvoir de Vucic.