Nation

Séquelles de la Sécheresse : La Dordogne et la Vienne seront-elles détournées pour sauver la Charente ?

2025-04-10

Auteur: Michel

Une crise de l'eau alarmante à l'horizon 2050

Imaginez un fleuve tel que la Charente, défiguré par un manque d'eau à l'horizon 2050, perdant jusqu'à un tiers de son débit. Ce scénario, loin d'être fictif, est devenu une réalité face au changement climatique. Des régions comme l'Angoumois, la Saintonge et l'Aunis souffrent d'un immense besoin d'eau.

Des mesures extrêmes en vue pour éviter la catastrophe

Pour assurer l'approvisionnement en eau potable de 550 000 habitants et touristes, ainsi que pour garantir l'irrigation des cultures essentielles, il a été décidé de relier le bassin de la Charente à ceux de la Dordogne et de la Vienne. Cela demande un ambitieux projet d'interconnexion qui implique le détournement de rivières, la construction de nouvelles retenues et l'installation de stations de pompage, sans oublier des kilomètres de canalisations sous pression. Chaque été, 30 millions de mètres cubes d'eau sont extraits à des coûts astronomiques, pour finalement rejoindre les sources de la Charente.

Un projet titanesque aux implications gigantesques

Un projet de cette envergure, dont le coût oscille entre 300 et 600 millions d'euros, soulève des questions cruciales. Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, insiste sur l’urgence d’étudier ces scénarios, affirmant que dans dix ans, il sera trop tard pour agir.

L'alerte d'experts sur la fragilité du fleuve

Nicolas Ilbert, directeur de l'Agence de l'eau Adour-Garonne, alerte sur la fragilité du fleuve : "Le fleuve n’est pas alimenté par la fonte des neiges et ne possède pas de grandes retenues en amont." Actuellement, seuls deux petits lacs à Chéronnac aident à soutenir le débit, ce qui n’est pas suffisant. L'étude avance un déficit hydrique alarmant de 40 à 50 millions de mètres cubes pour 2050.

Une étude critique en cours

Une étude commandée par le Conseil départemental de la Corrèze évalue l’interconnexion des bassins. Estimée à 100 000 euros, un rapport de 300 pages a été remis aux élus, explorant une quinzaine de scénarios différents. Certaines hypothèses évoquent la création d’un barrage et de grands canaux, mais la plupart sont jugées plus réalistes, s’évaluant entre 262 et 602 millions d'euros.

Options à l'étude pour l'approvisionnement en eau

Les options incluent l’extraction d’eau via la retenue hydroélectrique de Bort-les-Orgues ou la construction d’un barrage sur le Chavanon. Une troisième solution pourrait impliquer de pomper uniquement dans le bassin de la Vienne, en respectant la saisonnalité.

Des enjeux environnementaux à ne pas négliger

Alain Rousset est clair : "Nous n'en sommes qu'aux études. Aucun chantier n'est encore en cours, mais plus nous progressons, plus les associations environnementales vont se mobiliser." La recherche d’un équilibre entre approvisionnement en eau et protection de l’environnement reste une préoccupation majeure.

La situation est critique et appelle des solutions immédiates et durables. L’avenir des rivières de Nouvelle-Aquitaine pourrait dépendre de décisions que nous prenons aujourd'hui.