L'association Vivre avec une NMP intensifie ses efforts pour 'découvrir des maladies méconnues et incomprises', 'faire progresser la recherche' et 'informer et soutenir les patients touchés.'

Nous avons interviewé Stefan Wickenhauser, responsable du service d'hématologie clinique au CHU de Nîmes, qui fait le point sur les avancées dans la prise en charge des cancers du sang et sur les recherches en cours.

Bien que le cancer du sang soit souvent associé à des leucémies, cette catégorie de maladies englobe une réalité beaucoup plus large. En effet, il existe plusieurs formes de cancers du sang, y compris les lymphomes et le myélome multiple, qui nécessitent tous des approches thérapeutiques différentes.

Un constat inquiétant est que les cancers du sang sont souvent sous-représentés dans les campagnes de prévention et de sensibilisation, par rapport à d'autres types de cancer. Il est donc crucial de valoriser le travail des médecins et des chercheurs qui luttent contre ces maladies, et d'élever la voix pour une meilleure reconnaissance des cancers du sang.

Ces cancers peuvent se manifester à tout âge, affectant tant les jeunes, comme dans le cas de la maladie de Hodgkin, que les personnes plus âgées. On note d'ailleurs une attention croissante sur la hausse de certains cancers, notamment parmi les jeunes.

Cependant, l'incidence de maladies graves comme la leucémie aiguë reste stable, avec environ 40 à 50 nouveaux cas chaque année dans la région. Comparativement à d'autres cancers comme celui du pancréas, la situation est moins préoccupante.

Les études montrent des corrélations entre certaines professions, notamment l'agriculture, et l'augmentation du risque de cancers du sang, bien que la recherche sur ce sujet soit encore en cours.

Depuis le lancement de l'initiative Septembre rouge par l'association Vivre avec une NMP, d'importants progrès ont été réalisés dans la recherche sur les cancers du sang. Les avancées en hématologie ont permis d'identifier des traitements efficaces, comme les anticorps monoclonaux tels que le rituximab, qui sont également utilisés dans d'autres maladies.

La thérapie avancée avec les cellules CAR-T, consistant à réinjecter des lymphocytes T génétiquement modifiés chez les patients, commence à transformer le traitement des lymphomes et des leucémies, avec une utilisation de plus en plus précoce dans le parcours de soins.

Les greffes de moelle osseuse se sont également poursuivies et améliorées, offrant de nouvelles perspectives aux patients souffrant de cancers du sang.

En matière d'innovation, deux révolutions marquent la cancérologie : l'immunothérapie et l'intelligence artificielle. Ces méthodes innovantes commencent à être intégrées dans le traitement des cancers du sang, facilitant la prise de décision thérapeutique et le développement de traitements personnalisés.

Nous avons en ce moment une trentaine d'essais cliniques en cours à Nîmes, ce qui témoigne de l'engagement de l'équipe pour avancer dans le domaine de l'hématologie.

Pour l’avenir, les cellules CAR-T devraient jouer un rôle central, bien qu'elles présentent des effets secondaires et un coût élevé. Les thérapies ciblées sont également prometteuses, permettant d'éviter des chimiothérapies lourdes et d'améliorer la qualité de vie des patients.

En dépit des défis associés aux cancers du sang, les pronostics sont souvent plus favorables que pour certaines tumeurs solides, offrant de l'espoir aux patients.

Septembre rouge joue donc un rôle essentiel dans la sensibilisation aux cancers du sang, un effort qui a été mis en place depuis 2022. Il est impératif de renforcer ces initiatives, car le manque de dépistage et la pénurie de spécialistes en hématologie deviennent des enjeux de santé publique cruciaux, surtout avec le vieillissement de la population. Ainsi, nous devons nous unir pour demander plus de moyens et de soutien dans ce combat !