Scorbut chez les jeunes en France : Une menace oubliée refait surface !
2024-12-20
Auteur: Marie
Le scorbut, une maladie que l'on pensait reléguée à l'oubli, est en train de faire son retour inquiétant parmi les jeunes en France, en particulier chez les populations les plus vulnérables. Une étude révélatrice, publiée dans la revue scientifique **The Lancet Regional Health - Europe** le 6 décembre 2024, expose une montée alarmante de cas, signalant que 888 enfants ont été hospitalisés pour scorbut entre janvier 2015 et novembre 2023.
Les symptômes de cette maladie, souvent associée à des marins souffrant de carence en vitamine C, incluent douleurs osseuses, fatigue extrême et hémorragies. Fait préoccupant, 60 % des cas signalés ont eu lieu entre avril 2020 et novembre 2023, avec une augmentation des hospitalisations de jeunes de près de 2 % par mois depuis le début de la pandémie.
Une crise alimentaire aggravée par la pandémie et l'inflation
Mais qu'est-ce qui explique cette résurgence ? La réponse réside dans la carence en vitamine C, essentielle à la bonne santé. Les enfants touchés par le scorbut n’ont pas consommé suffisamment de fruits et légumes riches en cette vitamine : oranges, épinards et choux sont particulièrement cruciaux. En moyenne, 100 grammes d'orange contiennent 47,5 mg de vitamine C, et une consommation inférieure à 10 mg par jour pendant quelques mois peut déclencher la maladie.
La crise sanitaire a exacerbé les problèmes de malnutrition, laissant de nombreuses familles lutter pour accéder à une alimentation saine. En effet, les cas de malnutrition sévère ont augmenté de 20 % depuis le début de la crise. 22,6 % des enfants hospitalisés pour scorbut souffraient également de malnutrition sévère, un chiffre alarmant qui souligne l'urgence de la situation.
Le coût de la vie et ses conséquences sur la santé des enfants
Les experts mettent en lumière le lien direct entre l'inflation, l'accès restreint à des aliments frais et la montée de maladies comme le scorbut. Le professeur Ulrich Meinzer, pédiatre à l'hôpital Robert-Debré à Paris, a noté que de plus en plus de familles se retrouvent dans l'impossibilité de se nourrir correctement en raison de leurs moyens financiers. L'étude révèle également que le nombre d'enfants bénéficiant uniquement de la couverture maladie universelle (CMU), un indicateur de précarité, a significativement augmenté depuis mars 2020, soulignant encore davantage l’impact de la crise économique.
Des habitudes alimentaires préoccupantes
Mais ce phénomène n'est pas uniquement lié aux difficultés économiques. Des habitudes alimentaires déséquilibrées, même dans les familles sans problèmes financiers, ont également été observées. Par exemple, des cas de jeunes enfants ayant une alimentation se limitant à des yaourts ou des biscuits montrent un manque d'éducation alimentaire. Cela soulève des questions sur la sensibilisation à l'importance d'une nutrition variée et équilibrée.
Des actions urgentes nécessaires
Les chercheurs suggèrent plusieurs recommandations pour lutter contre ce fléau, notamment l'intensification des programmes d'aide alimentaire et sociale, tout en incitant à mener des études sur le scorbut dans d'autres pays à hauts revenus. De plus, une formation adaptée pour les praticiens sur la détection précoce du scorbut et le dépistage proactif des populations à risque est cruciale.
L'émergence du scorbut chez les jeunes en France est un avertissement alarmant. Alors que la lutte contre la précarité alimentaire devient de plus en plus pressante, il est essentiel de prendre des mesures significatives et immédiates pour protéger la santé des générations futures.