Scandale Pegasus : NSO Group condamné pour piratage aux États-Unis !
2024-12-21
Auteur: Michel
C'est l'aboutissement d'une bataille judiciaire de cinq ans. Le 20 décembre dernier, un juge américain a tranché en faveur de WhatsApp, une application de messagerie appartenant à Meta, dans un procès l'opposant à la controversée société israélienne NSO Group, selon Reuters. Cette entreprise a été reconnue coupable d'avoir exploité une vulnérabilité de sécurité dans WhatsApp pour déployer Pegasus, un logiciel espion redoutable, capable de siphonner toutes les données d'un téléphone, souvent sans que l'utilisateur ne s'en aperçoive.
Will Cathcart, le directeur de WhatsApp, a exprimé sa satisfaction dans un message sur les réseaux sociaux : « Nous avons passé cinq ans à plaider notre cause, car nous sommes convaincus que les sociétés qui commercialisent des logiciels espions ne peuvent prétendre à l'immunité ni échapper à leurs responsabilités. Les entreprises de surveillance doivent comprendre que l'espionnage illégal ne sera pas toléré. »
Cette décision a d'énormes répercussions sur l'industrie des logiciels espions. John Scott-Railton, un expert du Citizen Lab – le premier à révéler l'existence de Pegasus en 2016 – a qualifié ce jugement de « décision historique ». Il a souligné que cette affaire montre que les sociétés ne peuvent pas se dérober à leurs responsabilités, quelles que soient les actions malveillantes de leurs clients.
WhatsApp a engagé des poursuites contre NSO Group en 2019, accusant l’entreprise d'avoir facilité le piratage d'un centaine d'utilisateurs. Cette action a permis la surveillance illégale de plus de 1 400 individus, y compris des journalistes d'investigation, des militants des droits de l'homme et des dissidents politiques.
En défense, NSO a soutenu que son logiciel Pegasus aide les forces de l’ordre à lutter contre le terrorisme et la criminalité. Cependant, l'entreprise a été reconnue responsable à plusieurs reprises durant les procédures judiciaires, y compris par la Cour suprême en 2023. Désormais, la question du montant des dommages que NSO devra verser reste à déterminer, comme l’a indiqué la juge Phyllis Hamilton du district d'Oakland, en Californie.
Ce verdict marque un tournant majeur dans la lutte contre les abus liés aux technologies d'espionnage et pourrait inciter d'autres pays à agir contre ces sociétés peu scrupuleuses. Alors que les préoccupations relatives à la vie privée et à la sécurité des données continuent d'augmenter, ce jugement envoie un message fort à l'industrie : l'impunité n'est plus une option.