L'incident a pris une tournure inattendue lorsque la journaliste de CNN, Clarissa Ward, a réussi à documenter la libération d'"Adel Gharbal", présenté comme un civil opprimé par le régime de Bachar Al-Assad. Selon la séquence diffusée, la reporter se rend à Damas pour retrouver Austin Tice, un journaliste américain capturé en 2012. Au cœur d'une prison secrète, elle découvre un homme en détresse sous une couverture, qu'elle présente ensuite comme un symbole de résistance. Cependant, la réalité derrière cette mise en scène devient vite un sujet de controverse.

De nouvelles investigations réalisées par le média de vérification des faits syriens Verify-sy montrent que "Adel Gharbal" serait en réalité Salama Mohammad Salama, un ancien lieutenant des services de renseignement de l'armée de l'air syrienne. Connu sous le nom d’Abu Hamza, il aurait été impliqué dans des actes de vol, d'extorsion et de coercition contre la population, terrorisant les habitants pour en faire des sources d'information pour le régime.

Les témoignages recueillis par Verify-sy indiquent qu’il aurait dirigé plusieurs postes de contrôle à Homs, et que son arrestation n’était rien d’autre qu’une dispute parmi les élites militaires, sans lien avec une quelconque injustice envers les civils. En effet, sa détention a duré moins d’un mois et était motivée par des conflits internes au sein des services de renseignement.

Les circonstances de sa découverte par CNN soulèvent des questions. Pourquoi cet individu présentait-il un visage serein, alors qu'il affirmait être resté sans voir le soleil pendant trois mois ? Les spectateurs notent l'incohérence apparente entre ses déclarations et son comportement lors de la libération. De nombreux internautes s'interrogent sur la manière dont un homme accusé d'avoir été un bourreau pourrait être célébré comme un héros dans un tel reportage.

Ce retournement de situation met en lumière non seulement les failles du journalisme d'investigation, mais également la nécessité d'un plus grand contrôle sur les informations relayées dans les situations de conflit. La Syrie, marquée par des années de guerre et de désinformation, continue d'être le théâtre d'histoires complexes, où la vérité et la fiction se mélangent souvent. Les défis posés par des figures comme Salama Mohammad Salama mettent en exergue la réalité brutale à laquelle sont confrontés ceux qui vivent dans l'ombre des régimes oppressifs.