C'est un tremblement de terre politique en Serbie. Le Premier ministre Milos Vucevic a annoncé sa démission lors d'une conférence de presse marquante le 28 janvier, mettant fin à trois mois de manifestations massives qui ont éclaté suite à une tragédie survenue à la gare de Novi Sad, fraîchement rénovée. Ce tragique incident, survenu le 1er novembre, a coûté la vie à 15 personnes lorsque le nouveau auvent de la gare s'est effondré, déclenchant l'indignation générale et une remise en question de la corruption systémique au sein du gouvernement.

Vucevic, qui occupait cette fonction depuis mai 2024 après avoir été ministre de la Défense, a exprimé sa détermination : "Ma décision irrémédiable est de quitter mes fonctions. J'ai eu une discussion franche avec le président ce matin, et je pense qu'il a compris mes raisons". Le contexte est devenu de plus en plus tendu, avec des manifestations populaires grandissantes dénonçant les pratiques douteuses et la négligence des autorités serbes.

La population a exigé des responsabilités claires, pointant du doigt non seulement le gouvernement actuel mais également l'inaction des responsables précédents. En effet, cette affaire va au-delà d'un simple événement tragique ; elle met en lumière un système où des projets de grande envergure sont souvent entachés de corruption, dans un pays où le nationalisme d'Alexandar Vucic influence encore fortement la politique.

Des milliers de manifestants, notamment des étudiants, sont descendus dans les rues pour réclamer justice et transparence. La tension est montée d'un cran après plusieurs incidents violents : des étudiants ont été heurtés par des automobilistes furieux, et un affrontement a eu lieu à Novi Sad entre manifestants et partisans du gouvernement, faisant plusieurs blessés.

Les appels à la grève générale se multiplient, et le gouvernement semble dépassé par la colère populaire. La question est désormais : cette démission marquera-t-elle un tournant dans la lutte contre la corruption en Serbie, ou sera-t-elle simplement une réaction temporaire à la pression ? Les semaines à venir seront cruciales pour la stabilité politique du pays, et la population attend des réponses concrètes. Les regards sont désormais tournés vers qui succédera à Vucevic et quelles mesures seront prises pour restaurer la confiance du public.