Affaires

Scandale des eaux en bouteille : les sénateurs menacent Nestlé de poursuites après son silence

2025-03-20

Auteur: Marie

"Scandaleux", "méprisant", "délateur". Ces termes forts ont résonné dans la salle où les sénateurs de la commission d'enquête ont auditionné Muriel Liéna, directrice générale de Nestlé Waters, dans le cadre d'une enquête sur la qualité des eaux en bouteille. Lors de cette audition, qui a eu lieu le 19 mars, les sénateurs ont tenté d'interroger la dirigeante sur des éléments de fraude. Pourtant, Muriel Liéna se contentait de vanter les mérites des marques du géant agroalimentaire, sans offrir d'explications claires sur les accusations qui pesaient sur sa société.

Les questions sur des pratiques douteuses concernant des filtres prohibés dans ses usines (Vittel, Hépar, Contrex et Perrier) sont restées sans réponse acceptable. Muriel Lienau a évoqué un but noble lié à la "sécurité alimentaire", tout en précisant qu'elle ne connaissait pas l'origine de ces pratiques controversées. Étonnamment, elle n'a pas pu indiquer quand ces filtres avaient été installés, suscitant ainsi l'incompréhension et l'indignation des sénateurs.

Face à l’insistance des législateurs, qui pointaient le décalage entre la déclaration de pureté de l'eau et les révélations d'expertises défavorables, Liéna a maintenu que l'eau de Nestlé était "pure à la source". Pourtant, des rapports révélateurs de l'ANSES et de l'ARS Occitanie ont mis en lumière des contaminations microbiologiques dans les sources de Nestlé, remettant en question la qualité des produits commercialisés.

La sénatrice Antoinette Guhl a exigé des réponses sur la nature de l'eau mise en bouteille, mettant en avant les injustices potentielles pour les consommateurs. À cela, Muriel Lienau a indiqué que les traitements en place étaient connus des autorités compétentes, sans fournir davantage de précisions.

La commission a rappelé que le refus de répondre aux questions d'une commission d'enquête peut entraîner des poursuites judiciaires. En effet, le président Laurent Burgoa a souligné cette obligation, tandis que l'audition se poursuivait. Par ailleurs, une autre enquête avait été ouverte en Belgique sur des allégations similaires dans une autre usine de Nestlé, ajoutant une lourdeur supplémentaire à la situation déjà délicate.

Le silence persistant de Muriel Lienau face aux interrogations insistantes des sénateurs a captivé l'attention des médias et du public, générant un tonalité alarmante au sein de la société. Alors que la préfecture du Gard doit prendre une décision cruciale concernant l'avenir des activités de Nestlé dans la région, une chose est certaine : cette affaire pourrait bouleverser l'image déjà fragilisée du géant agroalimentaire, alimentant un débat sur la transparence et la responsabilité des grandes entreprises face à la santé publique.

Les semaines à venir seront décisives pour Nestlé : pourra-t-il enfin prouver que ses méthodes de microfiltration ne compromettent pas la qualité de ses produits ? Les consommateurs doivent rester vigilants et sceptiques face à ce que renferment les bouteilles d'eau qu'ils achètent.