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Scandale de corruption au ministère de l’intérieur : des chefs d'entreprise et des militaires sous enquête

2025-01-08

Auteur: Emma

Une enquête approfondie est en cours sous l’autorité du Parquet national financier (PNF) concernant des soupçons de corruption au sein du service des achats du ministère de l’Intérieur pour l’année 2022. Cette information a été confirmée le mercredi 8 janvier par une source judiciaire, faisant écho à des révélations du site d'investigation Mediapart. L'enquête vise plusieurs chefs d'entreprise ainsi que des militaires, et elle soulève des questions inquiétantes sur l'intégrité des processus d'attribution de marchés publics.

Parmi les personnes mises en cause, on trouve le général Xavier Lejeune, qui a longtemps été à la tête du service chargé des commandes et de la distribution des équipements pour la gendarmerie, la police et la sécurité civile. Selon les informations, le général Lejeune a été placé en garde à vue en mars 2023. Suite à l’annonce de l'enquête, la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) aurait pris des mesures immédiates, suspendant Lejeune de ses fonctions, avant qu’il ne quitte le service actif le 1er septembre 2023. Un arrêt du Conseil d’État a confirmé cette suspension, indiquant que les faits reprochés sont « graves » et « plausibles ». Cela soulève des préoccupations majeures sur l’éthique au sein des forces de sécurité.

Les investigations se concentrent également sur un contrat controversé attribué par une société à un sous-traitant, ce qui a conduit à de vives discussions sur les pratiques de passation de marchés publics en France. L’un des chefs d'entreprise concernés est un certain Gérard B., déjà condamné en 2011 pour trafic d’influence dans le cadre de l’obtention d’un contrat majeur au ministère de la Défense, en faveur d'une filiale de Thales, un acteur clé de l'industrie de la défense.

Des sources comme Mediapart affirment que Gérard B. était consultant pour la DGGN ; cependant, la gendarmerie a formellement démenti cette affirmation, précisant que Gérard B. n'était pas un consultant, mais un réserviste citoyen engagée en tant que « bénévole ». En juillet 2018, il aurait été chargé d'explorer la possibilité pour la gendarmerie d'utiliser des matériels militaires destinés à la destruction, soulignant ainsi les zones grises et parfois controversées des relations entre l'administration publique et le secteur privé.

Ce scandale met en lumière non seulement les enjeux de corruption au sein des institutions françaises, mais aussi la nécessité d'une transparence accrue dans la gestion des marchés publics. Alors que l'enquête continue de se développer, la nation attend avec impatience des réponses claires sur l'étendue de ces allégations et les répercussions potentielles sur les personnes impliquées.