Scandale chez BYD : les conditions de travail presque inhumaines révèlent une crise éthique
2024-12-24
Auteur: Julie
Les difficultés financières des constructeurs automobiles poussent certaines entreprises à adopter des pratiques de plus en plus répréhensibles. Au Brésil, une enquête des autorités a révélé que 163 ouvriers chinois, employés par le sous-traitant Jinjiang Construction Brazil Ltd pour le projet de l'usine BYD, ont été secourus dans des conditions de travail alarmantes. Les ouvriers, soumis à des horaires exténuants et à des conditions de vie indignes, se retrouvaient privés de leurs droits fondamentaux, avec des salaires versés en retard et des installations pour se reposer qui ne répondaient pas aux exigences minimales de dignité.
Après l'intervention des autorités brésiliennes dans l'État de Bahia, BYD a été contraint d'arrêter immédiatement les travaux de construction de son usine, initialement prévue pour être opérationnelle en 2024. La société a annoncé la rupture de son partenariat avec Jinjiang Construction Brazil Ltd et a promis de s'engager à respecter les droits des travailleurs. Alexandre Baldy, vice-président senior de BYD Brasil, a tenté de redorer l'image de l'entreprise en déclarant : « Nous réitérons notre engagement à respecter pleinement la législation brésilienne en matière de protection des droits des travailleurs. »
La situation était d'autant plus préoccupante que les ouvriers étaient logés dans des conditions inacceptables, sans matelas et avec une salle de bain partagée entre 31 personnes. De plus, pour éviter qu’ils ne quittent leur poste, leurs passeports étaient confisqués, rendant leur départ pratiquement impossible avant six mois.
Bien que BYD ait déclaré avoir mené une « étude détaillée » sur les conditions de vie et de travail de ses employés sous-traités, il semble que la société ait été informée des abus bien avant l’intervention des autorités. Les prévisions de ventes de BYD pour le marché brésilien étaient optimistes, avec environ 66 000 unités écoulées entre janvier et novembre 2024.
Ce scandale rappelle l'importance cruciale du respect des droits humains et des standards éthiques dans l’opération des multinationales, surtout dans des marchés en développement. Alors que BYD tente de restaurer sa réputation, cette affaire pourrait avoir des répercussions durables sur sa présence et ses investissements au Brésil.
Un enjeu majeur se dessine pour les multinationales : le choix entre la rentabilité et l'éthique.