Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, principal adversaire du président Recep Tayyip Erdogan, a été arrêté mercredi dernier sur des accusations graves de 'corruption' et de 'terrorisme'. Dans une déclaration retentissante partagée par la municipalité de la mégalopole turque, Imamoglu a qualifié ces accusations d'"immorales et sans fondement".

S'exprimant devant la police, le maire a déclaré : "Ces accusations visent à saper ma réputation et ma crédibilité à travers des rapports fabriqués et un calendrier d'enquête manipulé. Les auteurs de cette manœuvre devront être tenus responsables devant la justice. Je n'hésiterai pas à engager des poursuites contre ceux qui sont impliqués dans ce complot."

Il a également souligné que cette procédure nuit non seulement à la réputation internationale de la Turquie, mais casse également la confiance du public dans la justice et impacte gravement l'économie : "Non seulement cela nuit à la Turquie, mais cela affecte également des millions de citoyens qui croient en la justice."

Les conséquences économiques de cette crise ne se sont pas fait attendre. L'indice boursier d'Istanbul a enregistré une chute spectaculaire de plus de 16,5% cette semaine, marquant une des plus forte dégringolade depuis 2008. Les analystes parlent de perturbations majeures sur le marché qui pourraient s'intensifier si la situation perdure.

Dans un discours passionné, Imamoglu a affirmé ressentir "la force de millions de personnes" qui le soutiennent et a promis de continuer sa lutte pour la justice et la vérité : "Quoi qu'il arrive, je me battrai légalement jusqu'à ma dernière heure pour défendre mes valeurs."

Par ailleurs, cet incident survient à la veille de ce qui devait être sa désignation comme candidat présidentiel pour son parti aux élections prévues en 2028, marquant un tournant important dans la politique turque déjà tendue. Les observateurs internationaux se demandent désormais si cette arrestation est une tentative de la part du gouvernement d'Erdogan de réduire à néant ses rivaux politiques et de renforcer son emprise sur le pays.