Nation

Scandale à Béziers : Une fonctionnaire condamnée pour délit de trafic de titres de séjour

2025-04-10

Auteur: Louis

Une histoire d'amour au cœur d'un scandale

« J'étais amoureuse d'un homme. J'ai agi par amour pour lui. Avec le recul, je réalise à quel point j'ai été manipulée », confie une femme de 32 ans, au tribunal correctionnel de Béziers ce jeudi. Son geste désespéré, inspiré par ses sentiments, l’a menée à une condamnation sévère.

Des titres de séjour vendus sur le marché noir

Entre 2022 et 2023, cette ancienne fonctionnaire de la sous-préfecture de Béziers a vendu des dizaines de titres de séjour français à des Marocains en Haute-Garonne, y compris à un baron du trafic de drogue arrêté par la police judiciaire de Toulouse.

Reconnaissant sa culpabilité, le procureur de la République, Raphaël Balland, a indiqué qu’elle a été déclarée coupable de corruption passive et d’aide au séjour irrégulier au sein d’un réseau organisé. Au total, 41 titres de séjour ont été frauduleusement attribués.

Manipulations et profits colossaux

Son compagnon lui aurait demandé d’aider des Marocains sans papiers, prétendant qu’elle procédait par humanité. Cependant, des enquêtes ont révélé qu'elle ignorait leur implication dans un réseau de trafic de drogue. Ensemble, le couple aurait récolté près de 200 000 €, chaque titre étant vendu entre 7 000 et 15 000 €.

Un procès et des sanctions inquiétantes

Lors de l’audience, la fonctionnaire a affirmé n'avoir jamais touché d'argent, évoquant des regrets et présentant des excuses envers sa hiérarchie. Le procureur a requis cinq ans de prison, dont la moitié avec sursis. Finalement, elle a été condamnée à trois ans d'emprisonnement, dont deux avec sursis, et à une amende de 3 000 €.

Le mystère du butin reste entier

Malgré la restitution des fonds saisis, le sort réel du butin, évalué à plusieurs centaines de milliers d'euros, reste un mystère. L'ombre de cette affaire planera sans aucun doute sur la carrière de cette fonctionnaire, autrefois irréprochable.

Des complices également frappés par la justice

Son compagnon, un Marocain, a minimisé son rôle, affirmant n'avoir perçu qu’environ 25 000 €, une somme bien en dessous des estimations des autorités. Il est également condamné à trois ans de prison, tandis que d'autres complices écopent de peines allant jusqu'à 18 mois.