Dans un cadre serein mais déterminé, Salomé Zourabichvili, la présidente de la Géorgie, a rencontré Le Monde au palais présidentiel de Tbilissi. Âgée de 72 ans, elle a récemment terminé une réunion d'urgence suite à l'arrestation d'un opposant politique par le parti au pouvoir, Rêve géorgien. D'une élégance sobre, avec sa veste bleue parfaitement assortie à ses yeux, Zourabichvili incarne la dignité à un moment critique pour son pays.

La situation en Géorgie est loin d'être simple. Qualifiant la période de « tragique », Zourabichvili souligne l'importance de sa position, même si celle-ci est largement cérémonielle. Le 28 novembre, le gouvernement a annoncé la suspension des négociations pour l’adhésion à l’Union européenne jusqu’en 2028, provoquant une onde de choc et un sentiment de révolte au sein des 3,7 millions de Géorgiens. Cela survient un an après que la Géorgie a obtenu le statut de candidate à l’UE, un rêve qui semble désormais s'évanouir dans un tournant inquiétant vers un rapprochement avec la Russie, qui occupe 20% du territoire géorgien depuis la guerre de 2008.

Zourabichvili fait face à une crise qui pourrait redéfinir l'avenir de son pays. Elle s'opposera à la récupération du pouvoir par des forces prorusses, tout en appelant à la solidarité internationale. De plus, elle est consciente que chaque décision et chaque geste comptent dans un contexte où des enjeux géopolitiques majeurs sont en jeu. Alors que la tension monte, elle se révèle être une figure charismatique symbole de résistance et d'espoir pour beaucoup de Géorgiens. Reste à voir si ses efforts sauront influencer la direction que prendra son pays face à l'adversité.