La Douma d'État de Russie a récemment voté un projet de loi controversé qui vise à interdire la promotion d'un mode de vie sans enfants. Ce texte devra encore être validé par la chambre haute le 20 novembre et signé par le président Vladimir Poutine.

Si la loi est adoptée, ceux qui seraient accusés de promouvoir ce style de vie dans les médias, films ou publicités risqueraient de lourdes amendes, pouvant atteindre 400 000 roubles (environ 4 000 euros). Pour les fonctionnaires, cette amende serait doublée, tandis que les entreprises pourraient faire face à des sanctions allant jusqu'à 5 millions de roubles (47 000 euros).

Nina Ostanina, présidente de la commission de la politique familiale de la Douma, a déclaré : « Nous adoptons ce projet de loi pour protéger nos jeunes des idéologies inutiles ». Avec cette législation, le gouvernement cherche à renforcer les « valeurs traditionnelles » et à contrer la crise démographique sévissant en Russie, une situation héritée de l’époque soviétique. Malgré des incitations mises en place pour encourager les familles à avoir plus d'enfants, les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes.

Ce discours de « sauvegarde des valeurs » et de lutte contre la dénatalité s'inscrit dans un contexte où les autorités russes sont de plus en plus préoccupées par le déclin démographique. En juillet dernier, le Kremlin a qualifié la situation de « catastrophique pour l’avenir de la nation », appelant à des mesures plus drastiques pour encourager les naissances et contrer un avenir incertain. Certains experts mettent en garde contre le risque d'un retour vers des politiques coercitives de reproduction qui pourraient raviver des souvenirs troubles du passé soviétique.

La loi soulève déjà un débat intense en Russie, avec des voix qui s'élèvent contre ce qu'ils perçoivent comme une ingérence de l'État dans la vie personnelle des citoyens. Reste à voir si la loi réussira à générer un changement significatif dans les comportements démographiques ou si elle ne fera qu’alimenter les tensions sociales.