Un Projet Lumineux ou Dystopique ?

Un nouvel outil au Royaume-Uni fait déjà débat : un programme de "prédiction de meurtres". Son but ? Identifier les individus les plus à risque de commettre des crimes violents, y compris des meurtres. Le ministère de la Justice et le ministère de l'Intérieur collaborent avec des chercheurs pour développer des algorithmes utilisant des données policières et de probation.

Des Algorithmes au Coeur d'un Projet Controversé

Dénommé initialement "Projet de prédiction des homicides", ce programme a été rebaptisé "Partage de données pour améliorer l'évaluation des risques". L'initiative, lancée sous le mandat de Rishi Sunak en janvier 2023, s'appuie sur des données criminelles remontant à avant 2015, provenant de sources officielles comme la police du Grand Manchester.

Des Données Sensibles en Jeu

Selon le ministère de la Justice, les données utilisées incluent le nom, la date de naissance, le sexe et même des critères ethniques. Si les responsables affirment que le projet ne concerne que les personnes ayant déjà été condamnées, des révélations de Statewatch soulèvent des inquiétudes quant à des analyses impliquant aussi des individus n'ayant jamais été en conflit avec la loi.

Des Critiques en Flot

Sofia Lyall, de Statewatch, exprime son profond désaccord avec ce projet, qualifiant son utilisation de "données risquées" et soulignant les dangers de renforcer des biais déjà présents dans le système judiciaire. Elle fait état de l'utilisation de données sur la santé mentale, la toxicomanie et même des expériences de victimisation, ce qui, selon elle, pourrait aggraver la discrimination.

Réponse du Gouvernement : Une Assurance de Sécurité

En réponse aux inquiétudes, le ministère de la Justice a clarifié que les données des victimes et des personnes innocentes ne sont pas utilisées dans ce projet. Le but ultime serait d'évaluer les caractéristiques des délinquants et d’explorer de nouvelles méthodes d'analyse pour mieux comprendre les risques d'homicides.

Vers un Avenir Incertain?

Alors que ce projet soulève des questions éthiques et pratiques, beaucoup craignent qu'il transforme la manière dont la justice est rendue. Entre l'innovation technologique et le risque de dérives, le Royaume-Uni navigue dans des eaux troubles.