Mathilde Fontez, rédactrice en chef au magazine Epsiloon, a récemment partagé une découverte incroyable facilitée par l'intelligence artificielle, notamment grâce à Alphafold, le logiciel qui a valu à ses créateurs le Prix Nobel de chimie le mois dernier.

Cette avancée soulève une question fascinante : avons-nous finalement déchiffré le mystère de la fécondation ? La réponse est oui ! Les détails intimes de la connexion entre un spermatozoïde et un ovule, essentiels à la formation d'un embryon, sont désormais plus clairs. Les chercheurs savent maintenant ce qui déclenche cette connexion, tant au niveau du spermatozoïde que de l'ovule. Auparavant, la connaissance sur ce processus était incomplète.

Bien que deux protéines aient déjà été repérées comme impliquées dans la rencontre des gamètes, les scientifiques ont découvert qu’en fait, trois protéines se rejoignent au contact de l'ovule, formant un pont vital pour la fusion des cellules reproductrices.

Cette découverte révolutionnaire a débuté chez le poisson zèbre, un modèle animal idéal pour la recherche en biologie de la reproduction en raison de sa proximité génétique avec l'humain et de sa capacité à libérer de grandes quantités de gamètes dans l'eau. Cela a, jusqu'à présent, rendu les études sur la reproduction particulièrement difficiles à mener.

L'utilisation de l'intelligence artificielle dans cette étude a été cruciale. Le logiciel Alphafold a permis de prédire toutes les configurations possibles des protéines de gamètes, et c'est ainsi qu'il a mis en lumière la protéine Tmem81, une pièce maîtresse du puzzle. Cette protéine est la clé qui unit le spermatozoïde et l'ovule.

Les chercheurs ont ensuite vérifié leurs résultats sur de vrais gamètes, d'abord chez le poisson et la souris, puis chez les humains. Une manipulation génétique a permis de retirer Tmem81 chez la souris, entraînant une stérilité. Cependant, lorsque la production de cette protéine a été rétablie, les souris sont redevenues fertiles. Ce processus ouvre des portes prometteuses pour comprendre et traiter l'infertilité.

Cette recherche pourrait-elle apporter des solutions pour lutter contre la stérilité ? Absolument. Identifier les anomalies au sein de ces protéines pourrait s'avérer fondamental. D'ailleurs, cette étude met en avant le potentiel de l'intelligence artificielle pour faire avancer les recherches sur la fertilité, permettant d'explorer les processus reproductifs par simulation informatique, sans dépendre des gamètes.

Cependant, ce qui capte véritablement l'attention des chercheurs, c’est la confirmation d’un mécanisme de fertilisation universel. Que ce soit chez le poisson, la souris ou l'humain, le fonctionnement est étonnamment similaire à l'exception des protéines impliquées. Une preuve supplémentaire que la science, grâce à ses innovations, continue d'apporter des réponses à des questions fondamentales de la vie.