Depuis octobre, un véritable désastre frappe les assurés en arrêt maladie en Loire-Atlantique et en Vendée, où des milliers de personnes sont privées d'indemnités journalières cruciales pour leur survie financière. Ce chaos est causé par un nouveau logiciel baptisé Arpège, mis en place début octobre, qui cause de nombreux dysfonctionnements et bugs depuis sa phase de test fin septembre.

Sylvie Dalibert, une victime de cette aventure malheureuse, est en arrêt de travail depuis mars à cause d'un pied cassé. Elle s'est retrouvée dans une situation précaire, ne recevant que des miettes de ses indemnités : juste 0 € en octobre, 110 € en novembre, et une attente insupportable pour les 300 € dus en décembre. Cette situation illustre parfaitement l'inefficacité du nouveau système de la Sécu, alors qu’elle aurait dû percevoir près de 650 €.

Les problèmes ne s'arrêtent pas là. Les erreurs de ce logiciel inefficace ont des répercussions dramatiques sur la vie quotidienne de nombreux assurés. Pour Sylvie, ne percevant plus la prime d'activité d'environ 300 € en raison de l'absence de revenus de la CPAM, la situation devient intenable.

Certains assurés se heurtent également à des refus d'aide alimentaire. Sylvie a tenté de demander une aide au Centre Communal d'Action Sociale (CCAS), se voyant répondu qu'elle ne pouvait pas bénéficier de cette aide car elle ne remplit pas les critères spécifiques, malgré sa détresse.

La spirale de l'endettement s'accélère : certains font face à leur premier loyer impayé et des factures qu'ils ne peuvent plus honorer. Pour faire face à cette crise, Sylvie a créé un collectif sur Facebook pour rassembler et soutenir d'autres victimes de ce bug catastrophique.

En réalité, ce sont environ 8 000 assurés qui souffrent des conséquences de ces erreurs informatiques en Loire-Atlantique et Vendée. Fabrice Martin, directeur adjoint de la CPAM de Loire-Atlantique, a tenté de justifier cette situation en affirmant que les équipes s'efforcent de résoudre les problèmes, mais la vérité est que la situation demeure alarmante.

Face aux critiques, les syndicats de la Sécu réclament l'arrêt immédiat de l'utilisation du logiciel Arpège, qualifié de défaillant. "La CNAM a investi dans un système défectueux et notre demande est claire : abandonner ce logiciel et remettre en place des procédures manuelles jusqu'à ce qu'une solution fiable soit trouvée", a déclaré Kevin Moisdon, représentant de la CGT.

Malgré ce fiasco retentissant, la CNAM semble déterminée à poursuivre le déploiement national d'Arpège, bien que la date de mise en service initialement prévue pour janvier 2025 ait été repoussée à fin mars. Un flou inquiétant plane sur l'avenir des assurés, alors que l'angoisse grandit face à un système censé les protéger mais qui, en réalité, les abandonne.