La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Reims a pris une décision bouleversante : un homme d'une soixantaine d'années, soupçonné du meurtre d'une infirmière au CHU de Reims en mai 2023, a été déclaré "pénalement irresponsable". Cet individu, Franck F., souffre de schizophrénie depuis des décennies. Cette décision a été rendue le jeudi 3 avril, marquant une nouvelle étape dans une affaire tragique qui a choqué le pays.

Célibataire et père de deux enfants, Carène Mézino, âgée de 37 ans, a été brutalement poignardée à neuf reprises dans son lieu de travail. Son décès a été prononcé quelques heures après l'attaque. Cet événement tragique a également laissé une autre victime, une secrétaire médicale, gravement blessée après avoir été poignardée cinq fois en tentant de secourir Carène. Elle continue de vivre avec des séquelles tant physiques que psychologiques.

La chambre de l'instruction a également imposé à Franck F. une interdiction de contact avec les familles des victimes et une prohibition de détenir des armes pendant 20 ans. Il devra désormais être hospitalisé dans un établissement psychiatrique, et cette décision soulève des questions importantes concernant la sécurité du personnel médical, souvent exposé à des comportements violents.

En 2017, Franck F. avait déjà été impliqué dans plusieurs agressions au couteau, ciblant quatre membres du personnel d'un établissement d'aide par le travail à Meix-Tiercelin. Malgré l'alerte de son comportement, il a échappé à une surveillance adéquate. Cette affaire a révélé des failles dans le système judiciaire et médical, suscitant de vives réactions. Didier Seban, l’avocat de la famille Mézino, a dénoncé la négligence qui a permis à un individu manifestement dangereux d’être en liberté, exhortant à une enquête approfondie sur les dysfonctionnements des institutions de santé et de justice.

Alors que les voiles sont levés sur le parcours tragique de cette affaire, la famille de Carène Mézino se prépare à demander justice et responsabilité, cherchant à s'assurer qu'aucune autre vie ne soit mise en danger à l'avenir. Quel sera l'impact de cette decision sur la sécurité et la prise en charge des personnes atteintes de troubles psychiatriques ? Les débats battent leur plein.