La législation sur les combats de coqs pourrait elle subir un véritable coup de frein ? Cette pratique controversée, considérée comme une tradition dans certaines régions françaises comme les Antilles, la Réunion, le Nord et le Pas-de-Calais, fait face à des pressions croissantes pour son interdiction. Jeudi 14 novembre, le Sénat examinera une proposition de loi visant à interdire aux moins de 16 ans d'assister à ces spectacles, raise de la corrida. De plus, une pétition en ligne pour l'interdiction complète de ces combats, jugés cruels par les défenseurs des animaux, recueille de plus en plus de signatures.

"Les coqs, ils ne font tout simplement pas de pitié !"

Dans le piccolo village de Mouchin, près de la frontière belge, l'ambiance est électrique alors que les spectateurs affluent pour parier et admirer les combats de coqs. Bruno, un novice en la matière, ne tarit pas d'éloges : "Je n'ai jamais vu un combat de coqs de ma vie, mais on m'a dit que c'est dingue ! Ces coqs ne se laissent pas faire." L'événement attire près de deux cents passionnés, serrés autour du ring, impatient de voir les coqs se mesurer au son des paris.

Ce spectacle peut parfois se terminer en quelques secondes, de manière tragique. Les propriétaires, souvent des éleveurs passionnés, préparent leurs coqs pour le combat, souvent armés de talons aiguille pour augmenter l'intensité du combat. Thierry, un éleveur parieur du Pas-de-Calais, défend cette pratique : "C'est pratiquement un sport. Les coqs sont nés pour combattre, sinon ils ne survivraient pas."

"Ça fait 20 ans qu'on nous annonce la fin"

Pour les éleveurs, le coq de combat ne se résume pas à un simple animal de spectacle. Il représente des années de travail, de sélections et d'amour. Mateo, un jeune éleveur de 20 ans, dégage une grande fierté en parlant de ses coqs : "Je passe une heure et demie par jour à m'en occuper. C'est une véritable passion." Il explique également l'importance des soins et de la nutrition adaptée, en mettant l'accent sur les périodes sensibles de mue.

Cependant, la crainte persiste face aux menaces qui pèsent sur cette tradition. Mateo, qui poursuit un héritage familial, déclare : "On a toujours vécu avec cette crainte d'une interdiction. Ça fait plus de 20 ans qu'on nous dit que ça va s'arrêter. Mais tant qu'il y a des passionnés, il y aura des combats de coqs !" Cela dit, la diminution des éleveurs et des combats contribue à alimenter les inquiétudes quant à l'avenir de cette tradition.

Face à ces diamants d'adrénaline sur le ring, la question reste en suspens : les combats de coqs, symbole d'une culture régionale, seront-ils préservés ou deviendront-ils simplement un souvenir d'une époque révolue ? Les fervents défenseurs de cette pratique espèrent que leurs voix seront entendues avant que le rideau tombe sur cette représentation controversée.