Santé

REPORTAGE. Obésité : « Dès que je marche quelques mètres, je suis essoufflée »... À la clinique d’Occitanie, les patients réapprennent à vivre

2024-09-21

La Maison de la Santé Publique (MSP) de la clinique d’Occitanie à Muret, récemment inaugurée, offre un cadre apaisant aux patients en quête de transformation. Ce vendredi après-midi, le rez-de-chaussée, destiné à l’hôpital de jour et aux ateliers thérapeutiques, est serein.

Christelle, une femme dans la quarantaine, est impatiente pour son rendez-vous médical qui marque une étape cruciale de son parcours de lutte contre l’obésité. Elle va subir une chirurgie bariatrique à la fin octobre. "Depuis mon arrivée ici, un suivi psychologique est en place. L’équipe m’a aidé à préparer cette opération," confie-t-elle avec une lueur d’espoir, malgré les obstacles. Elle reconnaît que le combat contre l’obésité est un défi quotidien.

La perte de poids est un processus long, prenant entre six mois et un an en moyenne. Sarah, une autre patiente, espère également une opération imminente. Après avoir traversé de multiples régimes sans succès, elle a pris une cinquantaine de kilos à cause d'une dépression survenue il y a quatre ans. "Chaque pas est un combat, je suis constamment essoufflée," dit-elle, exprimant sa lutte contre la surcharge pondérale qui rend ses activités quotidiennes ardues.

La chirurgie par by-pass gastrique que Sarah va subir vise à réduire le volume de son estomac, diminuant ainsi son appétit. Cependant, elle devra prendre des compléments alimentaires à vie pour palier aux modifications alimentaires. "Accepter d’avoir besoin d’aide pour maigrir est difficile, mais j’ai hâte de retrouver une vie normale," admet-elle, avec l'espoir de voyager à nouveau, en rêvant notamment d'une escapade au Maroc.

Anne Galissier, médecin nutritionniste, souligne que l’obésité est une maladie complexe. "Elle ne se limite pas à une mauvaise alimentation; des facteurs tels que le manque d’activité physique ou des problèmes de santé peuvent également jouer un rôle," explique-t-elle. C'est pourquoi un suivi pluridisciplinaire a été mis en place pour chaque patient, avec un objectif clair : retrouver une hygiène de vie saine. Nina Sacré, cadre de santé, décrit un espace de cuisine thérapeutique où jusqu'à 8 patients peuvent apprendre à préparer des repas équilibrés et sillonner vers un plaisir retrouvé de manger.

L’activité physique est également au cœur de ce processus de réhabilitation. Bien que la chirurgie soit une option pour certains, d’autres ont réussi à perdre du poids sans intervention, comme l'un des patients qui a perdu 15 kg en six mois. "Nous essayons de rendre l’activité physique moins intimidante grâce à des installations adaptées et des séances de réhabilitation," ajoute-t-elle.

L’obésité, un problème de santé publique croissant, touche de plus en plus de personnes. "Depuis deux ans, j’observe une augmentation des consultations pour les nouveaux patients," reconnaît Anne Galissier. Le chemin vers une vie en meilleure santé commence ici, à la clinique d’Occitanie, avec des professionnels dévoués et une promesse d'espoir pour ceux qui luttent.