Le paysage des cryptomonnaies, incluant des noms comme Tether, Bitcoin et Ethereum, connaît une popularité croissante en France. Récemment, des études ont révélé que 6,5 millions de Français ont investi dans ces monnaies numériques au cours des dernières années. Devenus des valeurs refuges, ces actifs virtuels semblent rivaliser avec l'or pour de nombreux investisseurs. De plus en plus de centres commerciaux et de commerces acceptent désormais les paiements en cryptomonnaies.

Malgré leur adoption croissante, les commerces qui acceptent les cryptomonnaies demeurent encore peu nombreux. À Talence, près de Bordeaux, quelques magasins de proximité autorisent ce mode de paiement, tout comme certaines bijouteries à Cannes. À Paris, plusieurs centres commerciaux ainsi que quelques bars et brasseries se mettent à la page. Toutefois, le commerce en ligne reste l'endroit où ces paiements sont le plus courants.

Un utilisateur anonyme, possesseur de cryptomonnaies depuis près de deux ans, confie utiliser ses actifs numériques pour des abonnements et des applications informatiques, tout en précisant qu'il préfère principalement conserver ses cryptomonnaies pour des investissements futurs.

Avec un bond impressionnant du Bitcoin au cours des dernières années, plus de six millions de Français détiennent maintenant un portefeuille de cryptomonnaies. Cette tendance attire également l'attention des grands investisseurs et des enseignes à la recherche de nouvelles clientèles, comme le Printemps, qui a intégré le paiement en cryptomonnaie à la fin de l'année 2024. Emmanuel Suissa, directeur des partenariats de cette enseigne, affirme, "Nous avons déjà eu plusieurs milliers de clients, locaux comme internationaux", soulignant le succès rencontré après seulement quatre mois d'usage.

"C'est non seulement une question d'expérience client, mais de conquête de nouveaux clients", ajoute-t-il.

"Nous ciblons des communautés technophiles et des investisseurs, tant en France qu'à l'international, ce qui nous ouvre de vastes possibilités. Avec le Bitcoin ayant vu son prix passer de 20 dollars à 100 000 dollars il y a trois mois, une quantité importante de capital est maintenant disponible pour investir dans ce type de paiement", explique Suissa. Des villes comme Toulouse ont également commencé à proposer ce mode de paiement, permettant aux usagers de régler leurs titres de transport, d'une valeur de deux euros, en cryptomonnaie.

Cependant, des freins subsistent. Claire Balva, directrice stratégique chez Deblock, une banque en ligne axée sur les cryptomonnaies, met en avant les risques liés à la fiscalité en France. "Les consommateurs ont conscience qu'ils doivent déclarer leurs achats effectués en cryptomonnaies un an après. Imaginez devoir déclarer une centaine d'achats dans votre déclaration fiscale annuelle, cela devient fastidieux", souligne-t-elle. De plus, des frais de conversion, variant généralement entre un et deux euros, sont à la charge des clients, ce qui peut également dissuader certaines dépenses.

Les centres commerciaux et commerces qui embrassent les cryptomonnaies offrent donc une nouvelle avenue de consommation, mais la question demeure : les lois fiscales en France réussiront-elles à suivre l'évolution rapide de cette technologie?