Thierry Koskas, directeur général de Citroën, arrive incognito à l’aéroport de Blagnac. Avec sa barbe fournie et son sac à dos, il n'est pas là pour faire des cérémonies, mais pour restaurer l'image de la marque, largement ternie depuis quatre mois en raison de la campagne de rappels massive lancée par Stellantis. Cette campagne est unique car elle exige un "stop-drive" : un courrier recommandant aux clients de ne plus conduire les véhicules équipés des airbags "Takata", qui présentent un risque mortel.

Lors d'une rencontre avec des journalistes, la direction de Citroën souhaite démontrer "l’ampleur colossale des moyens déployés" pour minimiser les désagréments pour ses clients. Dans la région toulousaine, depuis un mois, Citroën a instauré le remplacement des airbags défectueux à domicile pour ceux qui ne souhaitent pas se déplacer en concession. Ce matin-là, Anthony se charge de cette tâche dans le nord de Toulouse, remplaçant les airbags "Takata" par des modèles neufs.

Intervention rapide et efficace

"Cela ne prend pas plus d'une demi-heure", explique Thierry Perrotto, en charge du projet de réparation à domicile. Le démontage est rapide : l'airbag conducteur est remplacé en un instant après avoir débranché la batterie. Pour l'airbag passager, l'intervention est légèrement plus complexe mais ne dépasse pas 40 minutes. Ainsi, le propriétaire d'une DS 3 rouge peut désormais conduire en toute sécurité.

Depuis qu'il a connaissance du problème, un client confie avoir continué à conduire en étant plus prudent : "J'utilisais ma voiture tous les jours, mais je faisais très attention. Le jour où on m'a proposé de réparer à domicile, j'étais soulagé. Après dix ans avec ce véhicule, cela m'a rassuré de savoir que le danger était désormais écarté."

Des efforts massifs pour réparer

À quelques mètres, Thierry Koskas observe avec satisfaction les premiers résultats. Dans le sud de la France, 4 500 automobilistes ont déjà bénéficié du service à domicile depuis son lancement, sur un total de 258 000 véhicules concernés. La cadence de remplacement des airbags en concession a également considérablement augmenté. "Cet été, à Toulouse, nous traitions 46 voitures par semaine. Maintenant en octobre, nous atteignons 80, et notre objectif est d'atteindre 120", précise Hervé Albouy, responsable des agences Citroën de Toulouse.

Ces améliorations sont également dues à une production doublée des nouveaux airbags. "Nous avons mis en place une nouvelle ligne de production chez notre fournisseur en Italie, ce qui nous permet de passer de 6 000 à 16 000 paires d'airbags par semaine", ajoute Thierry Koskas. L'objectif de "réparer 80 % des véhicules d'ici Noël", fixé par Carlos Tavares, semble réalisable, bien qu'il reste environ 50 000 propriétaires de véhicules en France à contacter.

Stellantis évalue l'opération à 941 millions d'euros, déjà provisionnés, prenant en compte les remplacements à venir dans toute la France. Contrairement à la première campagne, les automobilistes concernés cette fois ne seront pas invités à immobiliser leurs véhicules.