
Quand la Justice prête l'oreille au peuple : l'annulation du plus grand projet éolien de France !
2025-04-06
Auteur: Emma
Le vent change-t-il de direction ? La dynamique éolienne soutenue par l'Union Européenne, le gouvernement et l'idéologie écologique semble connaître un bouleversement. Généralement, la Justice ne se montre que peu réceptive aux plaintes des riverains contre ces projets éoliens souvent imposés par la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui vise à atteindre un objectif de 34 GW d'ici 2028, soit le double de la capacité installée à la fin de 2019, qui était de 16,5 GW. Nombreux sont les projets qui ont vu le jour sans faire face à des obstacles significatifs, jusqu'à ce début d'avril 2025, où deux décisions importantes vont faire date.
Ardennes : la Justice annule le projet éolien le plus puissant de France !
Ce vendredi, nous avons appris que la cour administrative d'appel de Nancy a annulé les arrêtés du préfet des Ardennes qui autorisaient l'exploitation de 63 éoliennes du Mont des Quatre Faux, situé à 40 kilomètres au nord-est de Reims. Ce projet, qui était considéré comme le parc éolien terrestre le plus puissant de France, devait être conduit par EDF Renouvelables et Renner Energies et avait pour but de couvrir la consommation énergétique d'environ 250 000 habitants. Dans son communiqué, la cour a souligné que ce projet « génère ainsi de fortes visibilités en raison du nombre important d'éoliennes dans un rayon de 10 km déjà autorisées dans le secteur », en précisant que « ni le relief, ni la végétation, ni des mesures de réduction ne pourraient masquer les éoliennes prévues par le projet et atténuer les effets d'encerclement et de saturation visuelle pour les habitants ». Ces justifications rejoignent les préoccupations des associations de riverains qui avaient demandé l'annulation des arrêtés préfectoraux.
Toutefois, il est à noter que la victoire n’est pas totale pour les opposants, car la cour a ajouté que « le Conseil d’État peut être saisi d’un recours en cassation dans un délai de deux mois ». Néanmoins, cette décision reste symbolique d’un tournant significatif, incitant d'autres riverains à s'opposer à ces projets massifs qui menacent nos paysages, qu'ils soient terrestres ou marins.
Vers une annulation, également, en Loire-Atlantique ?
La situation est différente pour un projet d'éoliennes prévu à Vay, à 40 kilomètres au nord de Nantes. Ce projet modestement conçu ne prévoit que quatre éoliennes. L'avenir de ce projet demeure incertain, car la cour administrative d'appel doit se prononcer dans les semaines à venir. Cependant, on a récemment assisté à un retournement similaire à celui des Ardennes ; France 3 Pays de la Loire évoque un « revirement judiciaire inattendu ». En 2022, la cour administrative d'appel de Nantes avait ordonné au préfet de délivrer l'autorisation environnementale, en arguant qu'il n'y avait « pas d'impact sur les monuments historiques » ni « d'effet d'écrasement » sur les habitations. Malgré l'opposition de la commune de Vay et d’associations locales, celles-ci continuent de se battre pour faire annuler ce nouvel arrêté préfectoral.
Le coup de théâtre s'est produit le 4 avril, lorsque le rapporteur public a demandé l'annulation de l'autorisation environnementale, justifiant que cela causerait une « atteinte excessive à la commodité du voisinage ». Il a également noté que « les contours de cette notion ont évolué » face à la multiplication des projets et à « l'hostilité croissante de la population ».
En résumé, la Justice démontre qu'elle est capable de se réévaluer ainsi que de redéfinir certaines notions face aux discours traditionnellement tenus. Ce tournant laisse également supposer une prise en compte de l'opinion publique dans les décisions judiciaires. Une situation à méditer, surtout lorsqu'on aborde la question des énergies renouvelables, où les tensions entre développement durable et respect des paysages locaux s'intensifient.