Nation

Procès des viols de Mazan : Dominique Pelicot ne fera pas appel de sa condamnation à vingt ans de prison

2024-12-30

Auteur: Michel

Dominique Pelicot, condamné le 19 décembre à vingt ans de réclusion pour avoir drogué sa femme, Gisèle, pendant dix ans afin de la violer et de la livrer à d'autres hommes à Mazan, a décidé de ne pas faire appel de son verdict, comme l'a confirmé son avocate, Béatrice Zavarro, le 30 décembre. Elle a déclaré qu'un appel "contrindrait Gisèle à une nouvelle épreuve, ce que Dominique Pelicot refuse". Selon elle, il est temps pour son client, âgé de 72 ans, "d'en finir judiciairement" avec cette affaire tragique.

Dans son jugement, la cour a souligné que Gisèle Pelicot était "victime d'avoir été droguée, au mépris de sa santé, et d'avoir été abusée sexuellement, souillée et humiliée pendant près de dix ans pour alimenter le fantasme de Dominique Pelicot". Ce dernier a été reconnu coupable de viols aggravés, y compris sur sa belle-fille, et il a également été condamné pour avoir pris des enregistrements sexuels de sa propre fille et de ses belles-filles. La peine de vingt ans est le maximum prévu par la loi, assortie d'une mesure de sûreté des deux tiers.

L'avocate de Pelicot estime qu'il est préférable d'éviter le risque d'une requalification des faits en appel, ce qui pourrait entraîner une peine plus lourde. Elle a aussi suggéré que, compte tenu de l'âge et de l'état de santé de son client, il serait plus judicieux de solliciter un aménagement de peine plutôt que de courir le risque d'un procès d'appel.

En parallèle, un nouveau procès a été annoncé, visant les coaccusés, dont plus de quinze ont interjeté appel de leur condamnation. Gisèle Pelicot, 72 ans, est devenue une icône féministe, refusant que le procès se tienne à huis clos afin de renforcer la visibilité des victimes. Son avocat, Stéphane Babonneau, a affirmé qu'elle n'avait "pas peur" d'un nouveau procès.

Le procès, qui a duré près de quatre mois, a été un symbole de la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes et a abouti à des peines variant de vingt ans pour Dominique Pelicot à trois ans, dont deux avec sursis pour un retraité reconnu coupable d'agression sexuelle. La cour a reconnu que Pelicot avait eu une influence sur ses coaccusés, qui ont participé aux viols dans un état où sa femme était inconsciente, soulignant le caractère manifeste du viol.

Par ailleurs, Dominique Pelicot n'a pas fini avec la justice. Il fait également face à d'autres affaires, notamment une mise en examen pour une tentative de viol en 1999 en Seine-et-Marne, ainsi que pour un viol suivi de meurtre en 1991 à Paris, concernant une jeune agente immobilière de 23 ans.

La gravité des faits et le parcours judiciaire qui attend Pelicot illustrent bien le défi que représentent la justice et la protection des victimes dans les affaires de violences sexuelles.