Procès de l’assassinat de Samuel Paty : Qui sont Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui, condamnés à 13 et 15 ans de prison?
2024-12-21
Auteur: Jean
La justice a rendu son verdict après sept semaines d'audience dans le procès de l’assassinat de Samuel Paty. Huit personnes, dont sept hommes et une femme, étaient jugées pour leur implication dans ce crime tragique survenu le 16 octobre 2020. L'assassin, Abdoullakh Anzorov, a été abattu par la police peu après les faits.
Au centre de cette affaire, deux figures clés : Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui, condamnés respectivement à 13 et 15 ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste. Ils sont accusés d'avoir orchestré une campagne de haine en ligne contre Samuel Paty, ce qui a conduit à un climat de menace autour du professeur.
Brahim Chnina : Le père à l’origine de la polémique
Brahim Chnina, âgé de 52 ans, est le père d’une collégienne qui a propagé des informations fausses, affirmant que Samuel Paty avait demandé aux élèves musulmans de quitter sa classe avant de présenter des caricatures de Mahomet. Cette rumeur a provoqué de vives réactions, incitant des menaces de mort à l’encontre de Paty. Au tribunal, Chnina a déclaré : "Je ne suis pas un terroriste", bien qu'il ait reconnu avoir posté des vidéos et messages diffamatoires sur l'enseignant, qualifiant ce qu'il a fait de "irrémédiable".
Il a également révélé avoir eu des contacts avec l'assassin entre le 9 et le 13 octobre, tout en niant avoir directement rencontré Abdoullakh Anzorov. Chnina a critiqué le manque de soutien de la principale du collège de Conflans-Sainte-Honorine, suggérant que si elle avait agi différemment, Samuel Paty serait encore en vie. Par ailleurs, sa fille, adulte aujourd'hui, a été condamnée à dix-huit mois de prison avec sursis pour dénonciation calomnieuse.
Abdelhakim Sefrioui : Un prédicateur controversé
Abdelhakim Sefrioui, âgé de 65 ans, est un prédicateur islamiste franco-marocain connu pour ses positions extrêmes. Il a fondé l'association pro-Hamas "Collectif Cheikh-Yassine", dissoute depuis octobre 2020. Ancien enseignant d'économie, il a également dirigé des librairies. Cinq jours avant l’assassinat de Samuel Paty, il a publié une vidéo où il qualifie l'enseignant de "voyou" et dénonce une France islamophobe.
Sefrioui a clamé au tribunal que sa vidéo n'a pas influencé l'assassin, soutenant que ce dernier n'en avait pas pris connaissance. Sa compagne a tenté de défendre son caractère, le décrivant comme "virulent" mais non violent, et affirmant qu'il ne souhaitait que des sanctions administratives à l'encontre de Paty.
Face aux conclusions du procès, le parquet avait requis 10 ans pour Chnina et 12 ans pour Sefrioui. Leur condamnation à 13 et 15 ans a suscité une vive réaction, Sefrioui ayant déjà annoncé son intention de faire appel. Ce procès a mis en lumière non seulement un drame personnel, mais aussi des tensions profondes au sein de la société française autour de la liberté d'expression et des valeurs laïques.