C'est une étape marquante dans le procès de l'assassinat de Samuel Paty, qui a débuté le 4 novembre devant la cour d'assises spéciale de Paris. Parmi les huit accusés, Priscilla Mangel, une Nîmoise de 36 ans connue sous le pseudonyme de "Cicatrice sucrée", est la seule femme à faire face à de telles accusations. Actuellement sous contrôle judiciaire depuis juin 2021, elle se présente libre au procès, mais sa situation est préoccupante, puisqu'elle risque une peine de 30 ans de réclusion.

La Gardoise est soupçonnée d'avoir entretenu des échanges virtuels avec Abdoulakh Anzorov, le jeune Tchétchène qui a assassiné Samuel Paty le 16 octobre 2020. Selon les enquêteurs, Priscilla Mangel aurait utilisé son compte Twitter pour transmettre des idées radicales et aurait qualifié les cours de l'enseignant de "blasphématoires". Ce lien avec le tueur pourrait lui coûter très cher.

La cour d'assises a révélé que, d'après le contenu des échanges entre Mangel et Anzorov, elle aurait participé à la préparation d'un projet terroriste. Son avocate, Me Margot Pugliese, a fermement contesté ces accusations, en affirmant que sa cliente n'avait jamais souhaité influencer Anzorov. Cependant, la procureure pense différemment et soutient que les interactions entre les deux montrent un soutien implicite à l'acte meurtrier.

D'autre part, l'avocate des proches de Samuel Paty, Me Virginie Le Roy, souligne que Priscilla Mangel mérite d'être jugée. Elle fait valoir que Mangel a eu des échanges conséquents avec Anzorov, le poussant à agir alors qu'il avait des réticences. Sa radicalisation apparente sur les réseaux sociaux renforce la position des parties civiles.

Ce procès rappelle l'importance cruciale de détecter les signaux de radicalisation et soulève des questions sur la responsabilité de ceux qui soutiennent, même indirectement, des actes de violence. Il souligne également à quel point le discours sur la liberté d'expression et la laïcité peuvent être des sujets de tensions extrêmes dans notre société moderne. Alors que le procès se poursuit, les yeux de la France se tournent vers la justice pour comprendre et juger les enjeux derrière cette tragédie.