
Procès de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles : une première journée d’audience explosive
2025-03-24
Auteur: Michel
Le procès très attendu de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles s'est ouvert ce lundi 24 mars au tribunal correctionnel de Paris. Présents dans la salle, l'acteur emblématique et ses deux plaignantes, Amélie, 54 ans, et Sarah, 34 ans (prénom modifié pour des raisons de confidentialité), ont marqué le début d'une audience qui s'annonçait déjà très tendue. Initialement prévu pour l'automne dernier, le procès avait été reporté pour des raisons médicales, attisant encore davantage l'attention médiatique.
Amélie et Sarah, toutes deux impliquées dans la production du film "Les Volets verts" de Jean Becker, accusent Gérard Depardieu d'agression sexuelle, de harcèlement sexuel et d'outrages sexistes sur le plateau. Les révélations sur des comportements inappropriés durant le tournage avaient fait grand bruit à l'époque.
Lors de son intervention devant le tribunal, Jérémie Assous, avocat de Gérard Depardieu, a vigoureusement dénoncé ce qu'il considère comme une "procédure pénale entachée", une "enquête bâclée" et a évoqué des "méthodes staliniennes" du parquet. L'avocat a réaffirmé que toutes les accusations portées contre son client étaient "mensongères". Il n'a pas hésité à pointer du doigt les plaignantes et quelques journalistes, insinuant qu'un complot visait à "faire tomber un monstre sacré".
Le procès n'a pas été sans soulever des voix dans le public, notamment celle de l'actrice Anouk Grinberg, présente lors des faits, qui a été expulsée de la salle après avoir exprimé son indignation face à la défense.
À l'extérieur du tribunal, un rassemblement a eu lieu, rassemblant des dizaines de manifestants exprimant leur lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Les slogans tels que "Justice complice" et "Les victimes, on vous croit" ont résonné comme un puissant appel à la solidarité.
Amélie a déposé sa plainte en février 2024, évoquant des événements survenus en septembre 2021 dans un hôtel du 16ème arrondissement de Paris. Elle décrit un incident perturbant où Gérard Depardieu aurait eu un comportement agressif et inapproprié. Sarah, pour sa part, a également rapporté des comportements déplacés de l'acteur, qui auraient eu lieu à deux reprises durant l'été 2021.
Les deux femmes se disent impatientes d'attendre ce procès, mais inquiets de la manière dont la défense pourrait traiter leurs témoignages. L'audition de témoignages coûteux en émotions a également révélé le soutien considérable reçu par Gérard Depardieu de la part de ses proches, témoins appelés par la défense, dont la célèbre comédienne Fanny Ardant.
Cette affaire n'est pas isolée pour l'acteur, qui a déjà été accusé par de nombreuses femmes, certaines ayant vu leurs plaintes classées pour cause de prescription. La première accusation remonte à 2018, et bien que plusieurs accusations aient été soulevées, la complexité du système judiciaire et le poids de la célébrité semblent avoir ralenti le processus.
Début octobre, Emmanuel Macron avait suscité la controverse en exprimant son soutien à Depardieu, qualifiant l'acteur d'"immense" et dénonçant une "chasse à l'homme" après la diffusion d'un reportage révélateur. La ville de Paris et le monde culturel surveillent de près cette affaire, qui pourrait marquer un tournant dans la lutte contre les violences sexuelles dans l'industrie cinématographique française.
Le verdict de ce procès pourrait bien avoir un impact considérable sur la perception publique de la question des abus sexuels, tant dans le cinéma que dans la société française dans son ensemble.