Nation

Procès de Boualem Sansal : le procureur algérien exige 10 ans de prison contre l'écrivain

2025-03-20

Auteur: Julie

Boualem Sansal, éminent écrivain franco-algérien, a comparu jeudi 20 mars devant le tribunal correctionnel de Dar El Beida, à Alger. Le procureur a requis une peine de dix ans de prison ferme ainsi qu'une amende d'un million de dinars, selon le quotidien *Chorrouk*.

Il est accusé d'atteinte à l'unité nationale, d'outrage à un corps constitué (l'armée), ainsi que de détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité nationale. Le verdict sera rendu le 27 mars prochain.

À 80 ans, Sansal se présente affuté et avec une coupe de cheveux soignée. Lors de l’audience, il a insisté sur le fait qu'il ne souhaitait pas nuire à son pays, mais qu'il exprimait simplement son opinion. Contrairement à ce que prétendait le système judiciaire, il a choisi de se défendre sans avocat, rejetant ceux qui avaient été désignés d'office, y compris l'avocat François Zimeray, comme l'a rapporté le bâtonnier d'Alger, Mohamed Baghdadi.

François Zimeray a déclaré qu'un « procès fantôme » s'était tenu dans le plus grand secret, en l'absence de défense, et a qualifié cette situation d'arbitraire. Il a décidé de porter plainte contre l'Algérie auprès des organismes des droits de l'homme des Nations Unies.

Boualem Sansal a été arrêté le 16 novembre à son arrivée à l'aéroport d'Alger, après des déclarations controversées sur les frontières entre l'Algérie et le Maroc dans un entretien. Par ailleurs, en décembre, une demande de remise en liberté déposée par ses avocats a été rejetée par la chambre d'accusation d'Alger, ce qui a révélé de vives inquiétudes concernant sa santé. L'écrivain, souffrant d’un cancer, aurait dû être traité de manière régulière, tandis que des rumeurs circulaient sur un éventuel refus de nourriture de sa part.

Le professeur chargé de son traitement a confirmé que les résultats du protocole médical commençaient à s’améliorer. Boualem Sansal reste une figure essentielle de la littérature algérienne et continue de susciter des débats sur la liberté d’expression dans le pays, alors que son procès attire l'attention des médias du monde entier.