Affaires

Prix dans les supermarchés : Le patron d'Intermarché dénonce des hausses presque irresponsables

2025-01-09

Auteur: Michel

Dans le contexte actuel de hausse significative des prix alimentaires, le patron d'Intermarché, Thierry Cotillard, a récemment exprimé ses préoccupations sur les augmentations tarifaires proposées par certains fournisseurs. Lors d'une interview accordée à franceinfo le 9 janvier, il a qualifié certaines de ces augmentations de "quasi irresponsables", soulignant que ces négociations commerciales, qui se déroulent chaque année entre début décembre et le 1er mars, sont essentielles pour le prix des denrées dans les rayons pour l'année à venir.

Cotillard a révélé que, malgré les ambitions de déflation pour 2025, certains fournisseurs de très grandes marques ont demandé des hausses allant de 6 à 8 % : "C'est énorme et totalement déconnecté de la réalité économique". Ces propositions, avant les négociations, ne garantissent pas le prix final que les distributeurs appliqueront. Ce dernier point est crucial, car ce sont les supermarchés qui décident du prix de vente au consommateur.

Il a également indiqué que le coût de fabrication, incluant les prix des matières premières comme le gaz, le carton et les frais de transport, a cependant diminué par rapport à l'année précédente, bien que certaines matières, telles que le beurre et le cacao, ont connu des augmentations significatives. Cotillard a mis en lumière les aspirations des grandes marques : "Les marques nationales doivent reconnaître que leur objectif est d'alimenter le dividende des actionnaires."

À l'inverse, les petits fournisseurs, souvent plus fragiles dans leurs négociations, affichent des demandes d'augmentation tarifaire beaucoup plus raisonnables, avec une moyenne de 2,8 % comparativement à 6,4 % pour les grands groupes. Cette disparité souligne l'inégalité de pouvoir en faveur des géants de la distribution qui, par leurs volumes de vente, exercent un contrôle considérable sur les petits fournisseurs.

La situation actuelle, marquée par l'inflation spéculative, a entraîné des tensions dans les relations entre les distributeurs et les fournisseurs. Mercredi soir, un représentant d'E.Leclerc a également critiqué les comportements de certaines marques, déclarant qu'elles avaient "vraiment déconnés" concernant les hausses de prix. Cependant, avec la stabilisation, il est prévu que des baisses de prix puissent être discutées lors des négociations annuelles à venir.

Les consommateurs européens, déjà affectés par la flambée des coûts alimentaires, pourraient ainsi bénéficier d'un retour à des prix plus acceptables si ces négociations aboutissent. Reste à voir comment les grandes marques et les petits producteurs s'adapteront à cette nouvelle dynamique.