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Présidentielle américaine : L'incroyable propagande raciste des immigrés haïtiens "mangeurs de chats et de chiens" révélée par Donald Trump !

2024-09-22

Dans la ville de Springfield, Ohio, la situation est tendue. Vandalisme de voitures, fermeture d'écoles et multiples alertes à la bombe ont frappé cette communauté, où l'extrême droite a jeté son dévolu sur la population haïtienne. Des membres des Proud Boys, un groupe nationaliste viriliste, se sont révélés actifs dans la région, et des tracts du Ku Klux Klan circulent, exigeant l'expulsion des Haïtiens.

Lors du débat présidentiel, Donald Trump a attaqué Kamala Harris, sa rivale démocrate, sur le dossier de l'immigration, en s'appuyant sur une rumeur raciste qui prétend que les Haïtiens mangent les animaux de compagnie. Sur les ondes, il a déclaré : "À Springfield, les gens qui viennent, ils mangent des chiens, ils mangent des chats, ils mangent les animaux de compagnie des habitants, c'est honteux pour notre pays."

Malgré les démentis courageux de la police locale, rapportés par Reuters, la rumeur a pris de l'ampleur et a été exploitée par des médias et figures politiques de droite. Comment une telle fake news a-t-elle pu prendre de l'ampleur si rapidement ? Newsguard, une organisation américaine combattant la désinformation, a retracé l'origine de cette allégation, qui a atteint “67 millions de personnes” lors du débat. Le mensonge trouve son origine dans un message d'Erika Lee, une employée de quincaillerie à Springfield, relayant un récit infondé d'une voisine.

"Récit de quatrième main"

Dans son message, Erika prétend que sa voisine a vu son chat pendu par des Haïtiens qui apparaîtraient comme des bouchers dans leur comportement. Cette déclaration a été rapidement diffusée sur les réseaux sociaux, déclenchant une vague de partage parmi les partisans de Trump, souvent en lien avec des médias conservateurs comme Fox News.

Ce qu'il faut retenir, c'est que ce récit n'a aucune base tangible, étant un "récit de quatrième main". Erika Lee s'est appuyée sur un témoignage de sa voisine, Kimberly Newton, qui elle-même ne connaissait pas la personne impliquée. Elle a ensuite admis ne pas avoir de preuve de sa déclaration et redoutait la façon dont la rumeur pourrait exacerber des tensions raciales.

La situation à Springfield est complexe. La ville, avec ses 58 000 habitants, compte entre 12 000 et 15 000 immigrés de diverses origines. Depuis quelques années, un afflux d'Haïtiens a été noté, fuyant les conditions politiques et économiques dégradées de leur pays après l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021. Le maire de Springfield a estimé que la population avait augmenté de 25 % en trois ans, en grande partie en raison de l'arrivée de ces nouveaux migrants.

"Aucune preuve pour étayer" les allégations

Erika Lee prétendait simplement vouloir informer les gens, même si elle s'est retrouvée à l'origine d'une chasse aux sorcières contre la communauté haïtienne. La rumeur a été intensifiée sur Twitter par J.D. Vance, colistier de Trump, avant que ce dernier ne la diffuse à la télévision, attirant l'attention de millions de téléspectateurs. Plus tard, J.D. Vance a admis que l'histoire était "inventée", soulignant comment des récits peuvent être fabriqués pour capter l'attention des médias sur la souffrance des Américains.

L’idée selon laquelle les étrangers ont des mœurs barbares n'est pas nouvelle. Elle résonne avec des peurs historiques concernant la consommation d’animaux exotiques, où des théories racistes sont souvent utilisées pour les stigmatiser. L'élan envers les Haïtiens s'inscrit dans cette continuité, où leur culture alimentaire devient un prétexte à la haine. En somme, cette histoire posée comme une véracité éclaire qui, aux États-Unis, continue de croiser histoire, mythes et peur. Les récits sur les pratiques alimentaires des autres révèlent les tabous et les préjugés sur la notion de civilisé contre barbare, une dichotomie malheureuse qui refait surface à chaque campagne électorale.