Les stars américaines telles que Beyoncé, Jennifer Lopez, Lady Gaga, et bien d'autres, ont été au cœur de la campagne de Kamala Harris, mais cela n'a pas suffi à renverser Donald Trump qui revient à la Maison Blanche. Malgré l'effervescence des réseaux sociaux et les appels au vote des célébrités, le camp républicain a largement triomphé aux élections de 2024.

Bien que Taylor Swift ait pu attirer environ 35 000 nouveaux électeurs, et que d'autres célébrités comme Sabrina Carpenter en aient enregistré près de 36 000, ces chiffres restent dérisoires face au résultat final. En effet, plus de 450 000 primo-votants se sont inscrits grâce à des partenariats avec des artistes comme Ariana Grande et le groupe Green Day, mais cela n’a pas été suffisant pour inverser la tendance. Beaucoup de jeunes électeurs ne se sont pas identifiés à Kamala Harris, un constat alarmant pour le Parti démocrate.

D'après des analystes, cette surmobilisation des célébrités a eu un effet contre-productif. Alexis Pichard, chercheur en civilisation américaine, souligne que cette stratégie rappelle celle d'Hillary Clinton en 2016, qui, malgré le soutien des stars, n'a pas su conquérir les électeurs identifiant ces personnalités à une élite déconnectée. La résistance face aux messages portés par des millionnaires dans une Amérique aux prises avec des problèmes socio-économiques s’est accentuée.

La campagne de Harris a été marquée par une tentative désespérée de galvaniser sa base électorale, mais son image, renforcée par la présence de stars, a davantage consolidé l'illusion d'un décalage avec la réalité des électeurs issus des milieux rural et populaire. Des voix critiques ont fait un lien entre cette stratégie et la désaffection d'une partie importante de l'électorat vis-à-vis d'un système qu'ils perçoivent comme distant et désincarné.

En revanche, Donald Trump a adopté une approche plus mesurée concernant le soutien des célébrités, s'assurant de rester proche du peuple. En intégrant des personnalités de droite et d’extrême droite lors de ses rassemblements, Trump a capitalisé sur une forme de virilité et d'identité masculine que ses partisans trouvent rassurante.

Ce décalage entre la représentation des candidats et les attentes des électeurs laisse présager des défis pour l’avenir du Parti démocrate. Dans un climat politique où les sentiments populistes sont à la hausse, il semble crucial que les politiques s'éloignent d'un soutien purement basé sur le star-system et se reconnectent aux préoccupations des Américains ordinaires.