Plan de sauvetage de Casino : l'audience en appel reportée à fin octobre
2024-09-25
Auteur: Michel
L'attente se prolonge pour le groupe Casino. La Cour d'appel de Paris, qui devait examiner ce matin le plan de sauvetage de l'entreprise, a décidé de reporter l'audience au 23 octobre. Ce report a été justifié par la présence de multiples intervenants, comme l'a expliqué Olivier Debeine, l'avocat représentant les salariés. Ce dernier a noté que, bien que les discussions ne soient pas complexes, la participation de nombreux acteurs rendait la situation délicate.
Ce report suit la décision du comité social et économique (CSE) de Casino de faire appel, après que le plan de sauvegarde ait été validé par le tribunal de commerce le 26 février dernier. Le plan avait été élaboré par un consortium composé de milliardaires, notamment Marc Ladreit de Lacharrière et Daniel Kretinsky, avec le soutien du fonds d'investissement Attestor.
Le but de cette initiative est de redresser un groupe lourdement endetté, détenant des enseignes telles que Monoprix et Franprix. En 2023, Casino a affiché une perte nette alarmante de 5,7 milliards d'euros, exacerbée par un recul de 21,8% de son EBITDA, tombé à 765 millions d'euros.
Le plan de sauvegarde a pour objectif de restructurer environ 5 milliards d'euros de dettes grâce à l'injection de 1,2 milliard d'euros, dont plus de 900 millions proviendront des milliardaires du consortium. Plusieurs augmentations de capital sont aussi prévues, entraînant une dilution massive pour les actionnaires existants, y compris Jean-Charles Naouri, ancien PDG de l'entreprise.
Sur le plan social, 288 magasins, représentant une part significative de l’activité de Casino, sont en cours ou déjà cédés à des concurrents comme Auchan et Carrefour, ce qui a soulevé des inquiétudes quant à l'avenir des 16 000 employés concernés.
Les licenciements pourraient atteindre entre 1 000 et 3 000 postes en raison du plan de sauvegarde, un chiffre encore non confirmé par la direction. Concernant deux entités précises, le CSEC a exprimé des préoccupations selon lesquelles de nombreux postes supprimés ne se traduiraient pas nécessairement par des licenciements secs. Cependant, les travailleurs ont souligné l’absence de mesures concrètes pour les indemniser ou les reclasser.
Une lueur d'espoir persiste cependant, puisque le 27 juin, un accord de principe a été trouvé entre syndicats et direction sur les modalités du plan de sauvegarde, notamment concernant l’indemnisation supra-légale et les congés de reclassement. Bien que des avancées aient été faites, les employés attendent des clarifications supplémentaires et un effet réel de cet accord sur leur avenir professionnel. Ce report de l'audience pourrait également fournir le temps nécessaire pour finaliser ces discussions cruciales.