Science

PFAS : La lutte contre les polluants éternels s'intensifie

2024-12-09

Auteur: Jean

Les PFAS, ces substances redoutées appelées « polluants éternels », ont pris d'assaut l'actualité depuis la révélation choc d'une enquête publiée en février 2023 par le Monde. Ces « molécules miracles » qui ont envahi notre quotidien dans les emballages alimentaires, les cosmétiques, les mousses anti-incendie et même certains dispositifs médicaux, posent des dangers considérables pour la santé humaine et l'environnement.

Leur toxicité est bien documentée : ces produits chimiques perturbent les systèmes endocrinien et immunitaire, et plusieurs d'entre eux sont déjà classés comme cancérogènes par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Mais ce qui inquiète davantage, c'est leur incroyable persistance dans notre écosystème. Composés principalement d'atomes de carbone et de fluor, leur liaison chimique est presque indestructible, ce qui rend leur détection et leur élimination des sites contaminés un véritable casse-tête pour les scientifiques.

« La liaison carbone-fluor est la plus stable de la chimie organique », explique Marie-Pierre Krafft, physico-chimiste du CNRS à l'Institut Charles-Sadron. Cette stabilité provient des propriétés électroniques uniques du fluor, reconnu comme l'élément le plus électronégatif.

Face à l'ampleur de la contamination, les chercheurs de diverses disciplines se mobilisent pour développer des solutions. La décontamination des sols, des eaux et des déchets industriels chargés de PFAS nécessite des techniques complexes. "Pour détruire ces liaisons, nous devons appliquer des méthodes bien plus intensives que pour d'autres polluants", souligne Stéfan Colombano, ingénieur-chercheur au BRGM, mettant en avant la nécessité de conditions extrêmes telles que des températures très élevées ou des concentrations d'additifs élevées.

Actuellement, les PFAS récupérées des sites industriels ou des décharges sont souvent enterrées ou incinérées dans des installations dédiées. L'incinération, bien que courante, présente un coût énergétique élevé, atteignant 1 800 degrés, tout en émettant des cendres et des gaz toxiques dans l'environnement. De nouvelles technologies, telles que l'oxydation électrochimique, émergent et montrent des promesses dans la destruction des PFAS en générant des agents oxydants capables de décomposer certaines de ces liaisons stables. Cependant, cette méthode coûteuse consomme une grande quantité d'énergie et peut également produire des sous-produits toxiques.

Les conséquences de l'exposition aux PFAS ne sont pas à prendre à la légère. Des études récentes montrent un lien entre ces substances et des problèmes de santé tels que des troubles hormonaux, des maladies cardiovasculaires et même des impacts sur le développement neurocognitif des enfants. L'urgence de la situation appelle à un effort concerté pour innover dans les méthodes d'élimination et réduire l'usage des PFAS dans l'industrie.

Alors que des gouvernements et des organisations tentent de réguler l'utilisation de ces substances, la quête d'alternatives plus sûres et d'approches efficaces pour nettoyer notre environnement se poursuit. Restez informés sur cette bataille cruciale pour la santé publique et l'avenir de notre planète, car notre santé pourrait bien dépendre de ces recherches en cours.