(BFM Bourse) - Les prix du pétrole connaissent une nette baisse alors que l'Arabie Saoudite prévoit d'augmenter sa production d'or noir afin de regagner des parts de marché, selon des informations relayées par le Financial Times. Cette annonce a provoqué une chute des actions de TotalEnergies et d'autres entreprises pétrolières.

En tant que leader de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Arabie Saoudite est décidée à ne plus restreindre sa production pour maintenir des prix élevés. Dans un contexte où d'autres producteurs comme les États-Unis inondent le marché de leur pétrole, cette décision vient peser davantage sur les prix, déjà affectés par une demande faible en provenance de la Chine.

Le plus grand exportateur de pétrole au monde semble donc prêt à abandonner l'objectif non officiel d'atteindre un baril de pétrole à 100 dollars pour se concentrer sur l'acquisition de parts de marché, comme le rapporte le Financial Times, citant des sources proches du dossier. Ricardo Evangelista, analyste chez Activtrades, indique que cela établit "les bases d'une augmentation de la production".

Selon le quotidien britannique, le Royaume a désormais besoin d'augmenter sa production, malgré le fait que cette manœuvre pourrait encore abaisser les prix, ce qui n'est pas dans l'intérêt de Riyad. Le pays s'efforce de diversifier son économie au-delà du secteur pétrolier, notamment en se tournant vers le tourisme et d'autres industries.

Nouvelles pressions à la baisse à court terme

D'autre part, des rumeurs circulent selon lesquelles le pétrole libyen pourrait bientôt réapparaître sur le marché, ajoutant ainsi à l'offre déjà abondante. Dans le même temps, le scepticisme grandissant vis-à-vis de l'efficacité des mesures de relance économique prises par Pékin pour revitaliser l'économie chinoise érode les espoirs de reprise de la demande mondiale de pétrole brut, selon Ricardo Evangelista.

"Avec l'augmentation de l'offre et l'incertitude sur la demande, les prix du pétrole pourraient subir de nouvelles pressions à la baisse dans les futurs échanges", ajoute le spécialiste.

Après une perte de 3%, les cours pétroliers restent donc sous pression à la lumière de ces nouvelles. Le contrat de novembre sur le Brent de mer du Nord a chuté de 2,3%, atteignant 71,23 dollars le baril, tandis que le WTI coté à New York a enregistré une baisse de 2,4%, s'établissant à 68 dollars le baril.

Cette chute des prix du pétrole pèse lourdement sur les valeurs pétrolières, les empêchant de bénéficier des rebonds observés dans d'autres secteurs du marché en raison des espoirs d'une relance économique en Chine.

Malgré la baisse de 3% de TotalEnergies, le CAC 40 a rebondi de 1,5%, illustrant une dynamique positive bien que certains poids lourds du secteur pétrolier, comme Vallourec et Technip Energies, aient également enregistré des baisses de 2,1% et 1,4% respectivement.

En somme, cette dynamique du marché souligne la précarité des cours du pétrole face aux décisions stratégiques des principaux producteurs et à une demande mondiale en déclin.