
Parkinson : Pourquoi le nombre de cas explose en France ?
2025-04-03
Auteur: Chloé
À l'approche de la Journée mondiale de la maladie de Parkinson, qui se tiendra le 11 avril prochain, l'association France Parkinson lance un appel urgent à l'attention du public et des décideurs. En effet, le nombre de personnes touchées par cette maladie neurodégénérative a connu une augmentation alarmante de 274 % en France entre 1990 et 2021, et pourrait encore doubler d'ici 2050. Fait troublant, la maladie semble toucher des patients de plus en plus jeunes, certains étant diagnostiqués avant l'âge de 50 ans. Cette évolution soulève des questions cruciales sur les facteurs à l'origine de cette explosion et les stratégies à mettre en place pour y faire face.
La maladie de Parkinson, longtemps perçue comme une affection réservée aux personnes âgées, représente désormais un enjeu majeur de santé publique. Selon les statistiques, plus de 270 000 Français sont actuellement diagnostiqués avec cette maladie qui affecte non seulement le système moteur mais également les fonctions cognitives et le bien-être psychologique. Les prévisions sont particulièrement inquiétantes, et, si cette tendance se poursuit, la France pourrait observer près de 500 000 cas d'ici 2050.
Les chiffres présentés par France Parkinson lors d'une récente conférence de presse jettent une lumière crue sur cette problématique : en à peine trois décennies, la France a vu le nombre de cas de Parkinson exploser. En parallèle, à l'échelle mondiale, on estime que 12 millions de personnes sont concernées par cette maladie, un chiffre qui pourrait grimper à 25,2 millions d'ici 2050.
Les facteurs de risque sont divers, mais certaines études désignent des éléments environnementaux préoccupants. Les recherches suggèrent que l'exposition à certains pesticides comme le paraquat et le glyphosate, ainsi qu'à des solvants industriels et des métaux lourds, pourrait jouer un rôle dans le développement de la maladie. Ces substances sont soupçonnées de contribuer à la dégénérescence des neurones dopaminergiques, responsables des symptômes moteurs de la maladie.
La relation entre l'environnement et la maladie de Parkinson est parfaitement consciente parmi les agences sanitaires, et l'Inserm a même mis en lumière un « fort soupçon » établissant un lien entre l'utilisation des pesticides et un risque accru de Parkinson, menant à la reconnaissance officielle de cette maladie comme maladie professionnelle chez les agriculteurs.
Malgré cet état des lieux préoccupant, les dispositifs de prise en charge des patients demeurent insuffisants. De nombreux individus peinent à accéder à des soins spécialisés, y compris à des neurologues, à des programmes de rééducation et à un soutien psychologique approprié. Il est crucial de créer plus d'infrastructures, notamment en milieu rural, pour répondre aux besoins de ces patients qui nécessitent un suivi pluridisciplinaire régulier.
Face à l'explosion des cas de Parkinson, l'association France Parkinson appelle les pouvoirs publics à élargir leur approche en adoptant un plan national Parkinson similaire à ceux établis pour d'autres maladies comme Alzheimer. Un tel plan serait essentiel pour structurer l'offre de soins et améliorer l'accompagnement des patients et de leurs familles.
La maladie est encore trop peu connue du grand public. Ses symptômes initiaux sont souvent mal interprétés : cela peut inclure la dépression, des troubles du sommeil, et même une perte de l'odorat, au lieu des seuls tremblements ou ralentissements des mouvements. Une sensibilisation accrue à ces signes précoces pourrait améliorer la qualité de vie des malades et favoriser un diagnostic précoce.
La recherche continue d'évoluer, avec des espoirs sur des traitements novateurs, mais à l'heure actuelle, aucun médicament n'existe encore pour ralentir significativement la progression de la maladie. La nécessité d'un engagement collectif pour faire face à cette crise sanitaire n'a jamais été aussi pressante.