"Par amour" : Cécile de France, mère jusqu'à la folie dans un film d'Élise Otzenberger teinté de fantastique
2025-01-15
Auteur: Julie
Après le succès de Lune de miel (2019), la réalisatrice Élise Otzenberger nous revient avec un nouveau long-métrage captivant, Par amour, qui explore les profondeurs des angoisses parentales. Ce film, qui sortira dans les salles le mercredi 15 janvier, nous plonge dans un univers troublant où se mêlent réalité et fantastique.
Au cœur de l'intrigue, nous rencontrons Sarah (Cécile de France) et Antoine (Arthur Agual), un couple récemment installé dans une ville tranquille au bord de la Loire, accompagnés de leurs deux jeunes fils, Simon (Darius Zarrabian) et Louis (Navid Zarrabian). Alors qu'ils essaient de s'adapter à leur nouvelle vie, Sarah et Antoine font face non seulement aux défis du quotidien, mais également à une crise conjugale qui les fragilise. La situation s'aggrave lorsque Simon, après une mystérieuse disparition sur une plage, commence à montrer des signes de comportements étranges, notamment le besoin compulsif de prendre des bains.
Inquiets pour leur fils, Sarah et Antoine n'hésitent pas à consulter un psychiatre. C'est lors de ces séances que Simon révèle à son médecin entendre des voix, plongeant sa famille dans une spirale d'angoisse. Désireuse d'aider son enfant, Sarah choisit d'emprunter un chemin périlleux, celui de l'empathie totale. Elle s'immerge alors dans l'univers de Simon, adoptant des comportements souvent incompris par son entourage et oscillant entre la rationalité et la folie.
Les questions cruciales se posent : Jusqu'où une mère est-elle prête à aller pour protéger son enfant ? Cette quête d'empathie peut-elle conduire à des conséquences dramatiques pour la famille ? Élise Otzenberger nous livre un récit palpitant, mêlant drame et fantastique, qui interroge les limites de l'amour parental. Progressivement, Sarah sera entraînée dans l'univers chaotique de Simon, où la maladie prend des formes inattendues. Ensemble, ils créent une bulle étrange, coupée du monde des adultes.
Le film est riche en métaphores, notamment par la présence omniprésente de l'eau : océan, pluie, piscines, chaque élément aquatique devient un moyen de communication entre Simon et ses voix, tout en symbolisant l'amour fusionnel entre la mère et l'enfant. Ce lien, bien que puissant, soulève des questions essentielles : qui a réellement raison ? Sarah, se fondant dans la réalité imaginative de son fils, ou le monde des adultes, ancré dans la logique et la raison ? La fin du film laisse le spectateur sur un point d'interrogation, ajoutant une couche de mystère à cette exploration émotionnelle.
Avec une esthétique soignée et une atmosphère mystérieuse, le film se distingue par la performance intense de Cécile de France, qui incarne à merveille la tourmente d'une mère à la recherche de son enfant à travers les méandres de l'esprit. Cependant, certains critiques évoquent une mise en scène parfois artificielle, qui pourrait réduire l'impact des émotions vécues par les personnages. En somme, Par amour constitue un voyage troublant à travers les méandres de la maternité et de la santé mentale, posant des questions essentielles sur les profondeurs de l'amour et de la responsabilité parentale. Ne ratez pas ce film, un véritable chef-d'œuvre de la réflexion sur le lien familial dans toute sa complexité.